Pour succéder à Bruno le Roux devenu ministre de l’Intérieur, les députés socialistes ont élu leur président de groupe. Il s’agit d’Olivier Faure, 48 ans qui a fait ses premières armes politiques dans le Loiret. Député de Seine-et-Marne, Olivier Faure qui ne partait pas favori, a été préféré à Guillaume Bachelay par 137 voix contre 120. Il était deuxième vice-président derrière Bruno Le Roux.
Olivier Faure, ici au centre, avec Marisol Touraine.
Fils d’un fonctionnaire du Trésor public français et d’une mère infirmière vietnamienne, il passe son enfance à la Réunion. Ancien élève du lycée Pothier d’Orléans, il est titulaire d’un DEA en droit économique à l’université d’Orléans la Source, et d’un DEA en sciences politiques à La Sorbonne, il a vécu pendant une dizaine d’années à Saran, en banlieue d’Orléans. A 26 ans en 1994, alors membre de la fédération du PS du Loiret, il s’était lancé à la conquête du canton d’Ingré-Saran, en banlieue d’Orléans. Contre le maire charismatique de Saran, Michel Guérin et la sortante Jeanine Rozier à l’époque la seule femme du Conseil général, Olivier Faure avait réussi un bon score au premier tour, 24,80%.
Proche d’Aubry et de …Hollande
Puis il choisit de quitter le Loiret et s’installe en île-de-France, et sera élu à 43 ans député de Seine-et-Marne. il rentre au ministère de l’Emploi de 1997 à 2000 en tant que conseiller de Martine Aubry, à l’époque de la loi sur les 35 heures, avant de passer directeur adjoint du cabinet du Premier secrétaire François Hollande, de 2000 à 2007.
“Le choix qui s’impose naturellement est celui de la stabilité et de la continuité du travail parlementaire engagé”, a déclaré Sébastien Denaja, un des responsables du groupe, qui soutenait Olivier Faure.. “C’est un homme d’équilibre, sérieux et travailleur” qui fera “consensus“, a-t-il estimé au sujet de ce porte-parole du parti, élu de Seine-et-Marne, “proche du président de la République, de l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault et aussi de Martine Aubry“, ce qui est en soi une performance. Réputé pour son calme et sa modération, le dialogue, et rarement un mot plus haut que l’autre, Olivier Faure, jeune, déjà, « il était toujours un des plus calmes et des plus régulateurs », raconte Benoît Hamon, qui était son colocataire quand tous les deux étaient jeunes rocardiens dans les années 1980.
Aujourd’hui, le député des Yvelines estime qu’« il fait partie de ces députés capables de circuler dans le groupe, ce qui lui donne une certaine force et légitimité mais ne lui apporte pas que des amis ».
Par contre, le possible choix du député vallsiste Christophe Borgel, président du Comité national d’organisation de la primaire du PS et secrétaire national du parti en charge des élections, paraissait compliqué au vu de ses responsabilités et de sa grande proximité avec l’ex-Premier ministre, désormais candidat à la présidentielle.
Olivier Faure, homme de consensus, ni rocardien, ni mitterrandien, ni vallsiste, ni aubryste, proche de François Hollande, aura la redoutable responsabilité de mener depuis l’Assemblée l’élection présidentielle et ensuite les législatives pour le PS, si possible en bonne entente avec Jean-Christophe Cambadélis.