Moi mon colon celle que je préfère, c’est la guerre de 14-18…

En cas temps de “commémo”, forcément grave et solennelle, peu de place pour l’humour. En ce temps où la bêtise de ceux qui pourchassent le blasphèmes républicain à grand coup d’anathèmes définitifs, rejoint les saloperies des bas du front intégristes religieux qui menacent de mort au Pakistan une jeune femme chrétienne pour une broutille. En nos temps bénis où prononcer le nom de Pétain fait de vous un antisémite et se dresser les cheveux sur la tête des fantassins du politiquement correct., l’humour n’est plus de mise. C’est pourtant toujours l’arme fatale contre les cons. En civil ou en uniforme.

Dans les années 60, Brassens, en ciselant ce hit parade satirique des plus « belles » guerres, nous avait donné la chanson la plus pacifiste et antimilitariste qui soit. La charge la plus belliciste contre tous ces colons, généraux et autres maréchaux qui envoyèrent sans vergogne nos aïeux au… casse-pipe.

Ch.B

La Guerre de 14 – 18

Georges Brassens

Depuis que l’homme écrit l’Histoire
Depuis qu’il bataille à c ur joie
Entre mille et une guerr’ notoires
Si j’étais t’nu de faire un choix
A l’encontre du vieil Homère
Je déclarerais tout de suite
“Moi, mon colon, cell’ que j’préfère,
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit!”

Est-ce à dire que je méprise
Les nobles guerres de jadis
Que je m’soucie comm’ d’un’cerise
De celle de soixante-dix?
Au contrair’, je la révère
Et lui donne un satisfecit
Mais, mon colon, celle que j’préfère
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit

Je sais que les guerriers de Sparte
Plantaient pas leurs epées dans l’eau
Que les grognards de Bonaparte
Tiraient pas leur poudre aux moineaux
Leurs faits d’armes sont légendaires
Au garde-à-vous, je les félicite
Mais, mon colon, celle que j’préfère
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit

Bien sûr, celle de l’an quarante
Ne m’as pas tout à fait déçu
Elle fut longue et massacrante
Et je ne crache pas dessus
Mais à mon sens, elle ne vaut guère
Guèr’ plus qu’un premier accessit
Moi, mon colon, celle que j’ préfère
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit

Mon but n’est pas de chercher noise
Au guérillas, non, fichtre, non
Guerres saintes, guerres sournoises
Qui n’osent pas dire leur nom,
Chacune a quelque chos’ pour plaire
Chacune a son petit mérite
Mais, mon colon, celle que j’préfère
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit

Du fond de son sac à malices
Mars va sans doute, à l’occasion
En sortir une, un vrai délice
Qui me fera grosse impression
En attendant je persévère
A dir’ que ma guerr’ favorite
Cell’, mon colon, que j’voudrais faire
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit

Paroliers : Georges Charles Brassens

Paroles de La Guerre de 14 – 18 © Universal Music Publishing Group

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