Pour le peuple, contre la foule !

Ils détestent les institutions, les élites, les journalistes (nous aussi parfois…), les taxes, les 80 km/h, l’environnement, les bobos, et tant d’autres choses. Les gilets jaunes puisqu’il s’agit d’eux rejettent désormais tout en bloc appelant à une « révolution citoyenne », une « 6e République » voire même à 1789 avec l’onction du robespierriste Mélenchon et de l’illuminé Dupont Aignan.

A-t-on le droit d’affirmer qu’on « n’est pas gilet jaune » comme on « était Charlie » tant une dictature du jaunisme s’est insinuée dans nos esprits. Personne ou presque aujourd’hui- à part quelques gilets rouges -n’ose crier que « trop c’est trop ».  Casser du flic, piller des commerces, brûler des voitures ou saccager l’Arc de Triomphe, vouloir marcher sur l’Élysée, pendre des députés ou sortir la guillotine   de son placard voilà aujourd’hui la « volonté du peuple ». Mais ces gilets jaunes ne sont pas le peuple, ou du moins, ils ne sont qu’une petite partie du peuple comme nous tous. Quand 120 000 manifestants bloquent le pays comme samedi dernier, c’est 0,5% de la France. Mais ils ont été devancés par Mélenchon qui éructait « la république c’est moi » comme si son écharpe de parlementaire lui conférait un pouvoir divin. Ce qu’on voit et qu’ont peur de dénoncer des médias tétanisés par leur empathie pour ce mouvement, ce n’est pas le peuple c’est la foule décharnée, crachant sa haine et sa volonté de tout détruire.

Marchepied à l’extrême-droite

Pourtant beaucoup de leurs revendications sont justes : moins d’impôts, des salaires plus élevés, des retraites dignes, des revenus plus importants et surtout plus de considération et moins de mépris. Faut-il pour se faire entendre mener de tels saccages qui inévitablement serviront de marchepied à l’extrême droite et à Marine Le Pen qui gère intelligemment cette crise en refusant apparaître en première ligne.

Mais finalement la violence paye. Ce que les gilets jaunes n’ont pu obtenir par leur mouvement pacifiste des premières manifestations, ils l’obtiennent grâce aux barricades. Quand Macron cède à la violence c’est aussi un encouragement à plus de violence à venir. A moins que l’intelligence et la raison prennent le pas sur la haine et imposent une sortie digne et juste à ce mouvement.

Jean-Jacques Talpin

Commentaires

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  1. Merci M Augis, pour ces paroles sensées. Si un des fils de ces gilets jaunes faisait une colère et cassait tout chez lui, ses parents l’accepteraient ils ?

    • Je parle bien de la foule pas du peuple.
      Ce peut être incontrôlable une foule, car pour autant que je sache, chaque élément de la foule pris indépendamment n’est pas mauvais !
      C’est l’effet de masse le danger et si elle est mal guidée ou affolée, elle est dangereuse !
      Les individus sont intelligents (sauf exception), mais la foule comme entité, c’est vraiment bête.
      Exemple si je peux me permettre, un incendie dans un grand magasin bondé et la foule panique, pour la foule même les enfants tombés ne comptent pas !
      C’est ce que j’ai voulu dire en une phrase, simplement un constat !

  2. Afin d’éviter de perdurer dans une approche sociologique lapidaire sur ce mouvement, digne de l’information embryonnaire distillée par une presse qui n’informe pas, je vous invite à lire cet excellent article d’alternatives économiques, rédigé par un directeur de recherche au CNRS qui n’assène pas une approche dogmatique en 5 lignes, ce qui en ce moment nous change un peu… “deux ou trois choses dont je suis presque certain à propos des gilets jaunes” – Laurent Mucchielli – 05-12-2018.
    Comme le disais si bien Noam Chomsky :
    “Il n’aura échappé à personne que le postulat démocratique affirme que les médias sont indépendants, déterminés à découvrir la vérité et à la faire connaitre ; et non qu’ils passent le plus clair de leurs temps à donner l’image d’un monde tel que les puissants souhaitent que nous nous représentions, qu’ils sont en position d’imposer la trame des discours, de décider ce que le bon peuple a le droit de voir, d’entendre ou de penser, et de “gérer” l’opinion à coups de campagne de propagande.”

  3. Monsieur Talpin a approché et discuté avec des gilets jaunes ou il les as seulement vu de loin à la télévision ?
    Il en a sans doute trop peur pour y penser.
    Il y a injustice sociale ou pas ? (le fond du problème).
    Marine Le Pen ne gère pas intelligemment la crise, ce sont des phantasmes, elle ne sait pas quoi faire, c’est tout, comme les autres politiques.
    Et si Macron était à terme le véritable chausse-pied de l’extrême-droite, ainsi que tous les gouvernements “démocratiques” qui l’ont précédé et amené au pouvoir ?

  4. Je pense que ce n’était pas le rôle des citoyens d’ être dans la rue ,mais celui de nos députés. Ils sont censés représenter le peuple Français !!!Où étaient ils ??

  5. Ce sont nos députés qui devaient être dans la rue.Ne sont-ils pas nos représentants !!!! Où étaient-ils ???

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