Comme on sait, les vieillards, les bébés et les animaux (plus tous ceux qui ne s’en rendent pas compte) voient leurs rythmes biologiques perturbés par les changements d’horaires semestriels, peut-être davantage en mars lors du passage à l’heure d’été, au moment où les horloges officielles prennent deux heures d’avance sur le soleil.
Par Gérard Hocmard
La question est régulièrement posée de l’opportunité de ces changements, réintroduits en 1973 seulement à l’occasion de la crise pétrolière, afin de faire des économies d’énergie. Elle vient cette fois de faire l’objet d‘un vaste sondage, qui a donné un résultat dont j’espère n’être pas le seul à le trouver surprenant : à près de 60%, les personnes consultées se sont déclarées favorables à l’adoption permanente de… l’heure d’été ! Ah, l’été !
Il fait grand soleil quand on se réveille, on profite de longues soirées au jardin, sur le balcon, en plein air, on revit… Un vrai délice ! Oui, mais… avec deux heures d’avance sur le soleil du côté de la mi-novembre, les biorythmes risquent d’en prendre un coup. Les sondés n’auraient-ils pas éventuellement confondu désirs et réalités ? C’est le genre de décalage entre la question et la réponse que l’on trouve souvent dans ce genre d’exercices, qu’il s’agisse de sondages ou de référendums et la logique n’est pas toujours au rendez-vous.
Que va-t-il advenir du projet de Jean-Michel Blanquer de ne faire commencer les écoles et lycées qu’à 9h pour le bien-être des élèves ? Faudra-t-il commencer à 10h pour ménager leurs biorythmes en collant de plus près aux réalités astrales ? Allons-nous soudain, à l’automne, voir revenir les tenants de « l’heure solaire » comme il en existait encore à la campagne quand j’étais enfant ? Vont-ils envahir les rues pour la réclamer ? La question me taraude.