Chaleureuse atmosphère, joie ardente et partagée ce jeudi , dans les coulisses du Zénith d’Orléans, à quelques minutes de la répétition générale publique de “Faust”, opéra de Gounod, cinquième opus donné par La Fabrique Opéra Val de Loire. Pour la belle histoire de cette nouvelle aventure légitimement promise au succès, cette “première” a été donnée devant plus de quatre mille élèves de la région allant du CM1 à la troisième ainsi qu’à des publics empêchés. Tous, sous le charme, se sont montrés avec bonheur à l’écoute et ont applaudi avec enthousiasme ce spectacle de près de trois heures avec entracte conjuguant la fraîcheur enchantée et le drame émouvant.

Faust La Fabrique Opéra
Pour que nul ne soit exclu de l’opéra, ce spectacle vivant
Faire venir de tout son art et de tout son cœur un nouveau public à l’opéra et au spectacle lyrique vivant, faire en sorte que nul ne soit exclu de cette expression et qu’il y vienne tel qu’il est avec confiance, est le credo réitéré par Clément Joubert, directeur artistique et chef d’orchestre de la belle Musique de Léonie.
Ce dernier, ce jeudi, lors d’une conférence de presse à bâtons rompus: ” L’opéra n’est pas un gros mot, c’est un vecteur de rencontre. Ici, en ce qui nous concerne, la magie espérée ne peut naître que d’une troupe de mille personnes. Pour ce Faust, notre cinquième aventure, j’ai senti plus que jamais que chacun avait totalement pris en compte ce projet et qu’il m’échappait un peu.C’est cela ce que j’ai trouvé très beau et qui m’apporte un bonheur serein. Ce soir, pour la répétition générale nous allons donner le concert devant quatre mille scolaires. Ce public est le meilleur, car il n’a pas de filtre et réagit au quart de tour. On le regrette déjà. Son brouhaha est connecté au plateau et le pari est souvent gagné. Bien entendu ce lien, entre lui et nous, ne peut se faire que parce que nous avons travaillé en amont avec quarante-six écoles. Ce soir, nous allons semer une nouvelle graine, qui germera et donnera, je l’espère, dans quelques années, un arbre passionné vibrant à l’opéra pour toujours.”
Paroles de partenaires et d’interprète
Toujours ce jeudi, lors de cette réception où un chèque de 2299 euros représentant une invitation de 117 place est remis à l’association Culture du Cœur qui salue “ce bijou artistique “, suite à la belle opération Opéra Suspendu de La Fabrique Opéra, différents partenaires ne cachent pas leur soutien.
C’est le cas de Agnès Sinsoulier-Bigot, vice présidente déléguée à la culture et à la Création numérique de la Région Centre- Val de Loire: “Nous saluons ici l’implication de 570 élèves d’établissements de la région, le soutien à la pratique amateur favorisant le bien-être social par le biais du domaine de la culture et l’invitation lancée à chacun de s’emparer d’une très belle aventure .”
Lyda Meunier, pour le groupe Partnaire, salue quant à elle “le laboratoire culturel professionnel et éducatif, l’excellence opérationnelle de l’entreprise“. Lors de cet instant en coulisses, Aurore Bureau, l’une des solistes interprétant le rôle de dame Marthe, s’exprime aussi: “Cette équipe est superbe et je suis absolument touchée par la mobilisation de citoyens et de choristes, celle d’amateurs et de professionnels de haut niveau réunis pour que s’exprime au mieux possible, le plaisir, le sacré, et l’émouvant.”
Un spectacle au long-cours mis en scène par Gaël Lépingle

Faust: les coulisses
Ensuite, concernant ce spectacle événement de 573.000 euros de budget ayant fait appel à quarante- six partenaires et mécènes privés, à un remarquable orchestre de cinquante-sept musiciens en fosse, à quatorze musiciens de fanfare sur scène, à cent-onzse choristes de douze à soixante-dix-huit ans, à vingt-six danseuses, à la participation de 570 élèves de quinze établissements de la région pour réaliser costumes , maquillages sur le vif et scénographie, force est de tirer un nouveau coup de chapeau artistique.”Faust”, de La Fabrique Opéra, nous offre ainsi, en effet, une oeuvre de Gounod habitée par une mise en scène de Gaël Lépingle officiant de manière piquante , acidulée côté fête et cité contemporaine mais aussi à l’écoute sobrement émouvante côté drame permettant de tenir le public en haleine avec une distribution engagée et romantisme.
Bref, ces trois heures de spectacle, allant de la fête carnavalesque au sombre du drame qui colle musicalement et vocalement le frisson est magnifiquement abouti. Bravo notamment à Marlene Assayag, dans le rôle de Marguerite, et à ce fabuleux Matthieu Lécroart, sans le rôle de Méphisophéles, qui conjugue non seulement un look incroyable (secret) mais une voix à nulle autre pareille. A n’en pas douter, cette homme venu des enfers, est absolument terrassant de belle présence. Il est, à lui seul, le flambeau d’une éblouissante entreprise.
Jean-Dominique Burtin.
Photos: Jean-Luc Bouland.
Prochaines représentations:
vendredi 22 mars à 20 heures, Samedi 23 mars à 20 heures à 20 heures, Dimanche 24 mars à 16 heures. Zénith d’Orléans.