Liberté, égalité, sororité, pour les femmes et les hommes

Pourquoi la liberté de la femme et son expression font-ils encore si peur dans notre société moderne ? Pourquoi utilise-t-on pour définir la race humaine, le même mot que pour définir la personne au masculin, à la différence près du H majuscule ? Qu’est qui fait que dans la langue française l’adjectif masculin-pluriel sert à définir les noms masculins et féminins lorsqu’ils sont ensemble, signifiant ainsi que le masculin est l’expression des 2 ou plus fort en terme grammatical ? Vous l’avez compris mon thème et ma plume seront aujourd’hui féminins. Et pas féminines ? ou Féministes ? A vous de voir…

par Gen-Si

Qu’est ce qui a fait que pendant si longtemps en France, une femme devait être sous la responsabilité financière de son mari, sans qu’elle n’ait d’autres possibilités (droit d’ouverture d’un compte bancaire en 1965) ? Qu’elle ne puisse pas voter avant 1944 ?

George Sand

Dans toute l’Histoire de l’Humanité on retrouve à diverses échelles cette théorie tantôt affirmée ou tantôt insidieuse, qui voudrait que les femmes soient inferieures aux hommes. Le sexe faible dit-on. Mais inferieures ou faibles sur quels critères ou quels sujets ? Sans distinctions de personnes, juste par le genre donc ? Peut-être à cause de cette capacité à donner naissance, qui pourtant n’est pas un acte faible… ? Certaines femmes ont entrepris, de mener, de tout temps, des combats pour pouvoir affirmer ce que je définirais comme l’expression de la liberté de leur Être, de Jeanne d’Arc à Simone Veil, en passant par George Sand, afin d’exister comme elles le souhaitaient. Pour notre plus grand bien. A tous. (Tiens, notre masculin qui l’emporte revient – Sourire).

Qu’elles soient artistes, écrivaines, scientifiques, chefs de guerre, aventurières, femmes de pouvoir, militantes… Leur point commun à toutes étant que même si aujourd’hui certaines sont illustres, elles ont été la plupart du temps et à leur époque méprisées, détestées, ignorées, regardées avec curiosité, d’abord. Tenter de rétablir la justice dans ce déséquilibre des genres ne se fait pas sans force et douleur voyons !

Simone Veil

Depuis, notre société a progressé c’est certain. Pourtant en matière de rémunération, indicateur au combien révélateur, cette égalité ne s’est pas traduite exactement dans le porte-monnaie des françaises, les femmes gagnant 9% de moins que les hommes à travail égal et ce, même avec obligation légale pour l’employeur… Sans parler des postes à responsabilité. Là on ne joue plus dans la même cour.

Mais, élargissons notre point de vue : où en sommes nous en 2019 par rapport à cette perception du masculin et féminin et son fonctionnement dans notre société. Et pourquoi lorsqu’une femme s’affirme pleinement cela semble tout de même faire peur ? Je vois déjà le visage de certains hommes s’assombrir et d’autres qui se qualifient eux-mêmes de féministes applaudir. Attendez…

Messieurs n’ayez pas peur…Mesdames non plus !

Peut-être faudrait-il revoir notre perception occidentale, parfois assez restreinte, du masculin et du féminin. Il existe bien un genre féminin et masculin, c’est à dire un sexe masculin et féminin. C’est certain. Oui. Enfin presque.

Des personnes sont nées et ceci depuis des millénaires avec les 2 sexes (sexe féminin et masculin) mais l’on préfère généralement les oublier car nous avons appris depuis l’enfance à ne cocher qu’une des deux cases du formulaire H ou F selon le cas, sans remettre en question cette proposition puisqu’étant une majorité à être concernés. Pourtant l’intersexuation existe. Même si elle est difficile à chiffrer justement. (Rapport 2017 du Sénat). On comprendra aisément pourquoi. En 2017 la cour de cassation s’est prononcée positivement sur le cas d’une personne intersexuée demandant l’obtention de l’inscription « genre neutre » sur son état civil. Une autre option donc. Intéressant !

En équilibre

Mais qu’en est-il de ce qu’on pourrait définir comme la polarité féminine et masculine ? Lorsque l’on dépasse un peu les frontières de l’Europe occidentale, pour se tourner vers l’Asie ou l’Inde, la perception de ce masculin et féminin en terme de polarité semble plus encrée en terme philosophique et même parfois traduite dans la société.

Le Ying et le Yang (de la philosophie chinoise) par exemple. Il ne s’agit pas d’un genre ou de sexe mais d’un principe s’apparentant aux polarités féminines et masculines. Ce mode de pensée voudrait que nous ayons en nous, cette polarité féminine et masculine, que nous soyons homme ou femme. Et que l’interdépendance et surtout l’équilibre des 2 nous apporteraient sérénité, équilibre et harmonie. Cette façon d’envisager le masculin et féminin nous ouvre à autre chose qu’une définition sexuée du masculin et féminin, et entrevoit la notion d’équilibre de ses propres polarités. En Inde, c’est le cas également, les Dieux Shiva et Vishnu (Hindouisme) sont transformés en femme dans un cycle mythique célèbre…

Au delà de leur genre sexué

©pikisuperstar

Nous avons tous entendus ou vus autour de nous une femme définie comme masculine (sans connotation sexuelle particulière) ou un homme défini comme délicat par exemple. Chacun d’entre nous pourrait donc être cette alchimie entre cette polarité féminine et masculine, dont le mélange serait d’ailleurs différent et propre pour chacun. Et un apprentissage de son équilibre nous permettrait de vivre harmonieusement… Intéressant. Car en passant par ce prisme de polarité, le genre a alors beaucoup moins de vigueur dans sa différenciation, il perd toute cette notion d’obligation d’être du genre, définition limitée, pour laisser place à l’expression de l’Être complet et libre. Ce qu’à mon sens ont tenté de faire ces héroïnes comme la Reine Hatchepsout Reine Pharaon aux environ de 1500 av JC, ou plus près de nous Berty Albrecht, l’une des premières résistantes dont on ranime aujourd’hui l’histoire oubliée : elles ont agi au delà de leur genre sexué, ou de la définition de celui-ci, et des conventions qui y étaient associées.

Alors à l’aube de 2020, ne serait-il pas plus juste d’en finir avec ces confrontations de genre, en aidant les hommes à assumer leur part de féminité s’ils le souhaitent, et à finir par accepter que des femmes aient aussi une part de masculinité, sans déconstruire ? Et que chacun des sexes, dans leur globalité, puisse assumer sa liberté propre, son interdépendance, permettant alors de vivre au-delà de cette stricte différenciation ?

Commentaires

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  1. j’ai lu cette article sur la sororité qui à mes yeux est intéressant Faire sororité avec la fraternité (et non contre elle) : le défi de l’adelphité

    Toutes et tous de la même matrice

    Les débats animés sur l’inclusivité de la langue révèlent en creux une angoisse collective : celle d’un risque de voir séparée l’humanité par le critère du genre… Ce qui reviendrait effectivement à opposer femmes et hommes et à rompre avec le principe aujourd’hui souhaitée par la majorité de la mixité.

    Il faut alors clarifier pour rassurer : l’enjeu n’est pas d’ouvrir une compétition, sinon une guerre des sexes. Mais bien de rendre l’universel véritablement universel. Pour ce qui est de la fraternité, un mot de remplacement est proposé depuis déjà une vingtaine d’années : l’adelphité. Ce mot signifie : appartenir à la même matrice, venir du même corps. Une belle image quand on sait que les ventres d’où viennent les enfants portent statistiquement aussi souvent des filles que des garçons !

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