A Orléans, dame mélancolie se fait son cinéma

Moteur !.. sur les souvenirs…“La lumière s’éteint déjà, La salle est vide à pleurer, Mon voisin détend ses bras, Il s’en va boire un café, Un vieux pleure dans un coin, Son cinéma est fermé, C’était la dernière séquence, C’était la dernière séance, Et le rideau sur l’écran est tombé”. Tous les cinéphiles et bien d’autres connaissent presque par cœur “La dernière séance”, prenante chanson d’Eddy Mitchell.
 

Hommage à Bernard Perreau

A quelques heures de l’ouverture du bel et légitime événement  “Cannes 1939 Orléans 2019” qui va dérouler du 12 au 17 novembre son tapis rouge pétri de  nostalgie, bon nombre d’Orléanais éprouveront certes du plaisir mais aussi de la mélancolie. Beaucoup se souviendront, en effet, de ce Monsieur Cinéma qu’était Bernard Perreau, président de l’Association Populaire Art et Culture (APAC), association  qui programma notamment dans la salle de poche Le Kid, au Théâtre,  les films d’un ciné club qui, quant à lui,  enchanta les amateurs du septième art de 1958 à 2017 (on se souviendra qu’avant de s’appeler Le Kid, cette salle s’appelait Le Studio de la MCO et que Gérard Poitou y projeta le premier film de Jim Jarmusch à Orléans “Down by law” (1986), boudé par les exploitants locaux…).
 

L’affiche Biennale du Cinéma Japonais 1995 signée François Caspar


Bernard Perreau, décédé en 2016, cet homme de culture à la passion délicieuse qui créa dans les années 1980 et 1990 à Orléans les Journées cinématographique d’Orléans et la Biennale du cinéma Japonais, manifestations aujourd’hui malheureusement disparues,  aurait sans nul doute été heureux d’assister à une telle célébration. 
 
Quelque part, nous sommes très heureux que la belle affiche de la Biennale de cinéma japonais de 1995 ait été l’œuvre de François Caspar, célèbre affichiste orléanais et directeur de ce festival Cannes 1939. Il s’agit là comme d’un témoin intemporel transmis.

De nombreux rideaux sont tombés

Par ailleurs,  même si l’on peut se féliciter de la présence des cinémas  Les Carmes, rue des Carmes, et Pathé,  place de Loire, on ne peut, en lever de rideau du festival qui honore la mémoire de Jean Zay,  qu’éprouver une certaine mélancolie en pensant aux cinémas disparus  au fil des ans en centre ville.  
L’Artistic  du boulevard Alexandre Martin ferma définitivement ses portes en 2003. Il était, avant 1960,  une salle de spectacles musicaux et de variétés où se produisirent notamment Bécaud, Brassens, Piaf, Aznavour, Brel, Montand, Johnny Hallyday, Coluche, Sim, Guy Bedos… . Il porta un temps l’enseigne Paramount City. En face de l’Artistic, dès l’ouverture de Place d’Arc,  se trouvait aussi l’UGC qui ferma lui aussi ses portes.  
Quant au Select Studio, ouvert en 1957 rue Jeanne d’Arc, il baissera son rideau en 2008. Bien d’autres salles fermeront  elles aussi, le cinéma Le Martroi de la rue d’Illiers, l’ABC au 37 rue de Paris, Le Rio (caliende) au 191, rue de Bourgogne, l’Appollo Théâtre, sur l’Avenue de la gare.

Un passé toujours revisité

Quant au  Royal,  au 31 boulevard Rocheplatte , il  ferma en 1974 après avoir succédé au fameux Alhambra. Le célèbre trompettiste Maurice André se produisit dans cette salle de cinéma décoré de silhouettes provençales. Bon nombre de ces salles furent remplacées par des constructions. Aujourd’hui, face à Place d’Arc,  l’Artistic va céder la place à un hôtel, et sa façade est actuellement  recouverte par un grand écran blanc qui cache les belles nuits désormais noires de cette salle obscure. Rue Jeanne d’Arc, le Select lui-même fait aussi, actuellement,  l’objet de travaux pour une autre destination que cinématographique.
 
 
Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive mais à l’heure du bel événement Cannes 1939, nous sont revenus en mémoire la personnalité de Bernard Perreau et tous ces lieux qui ont donné,  avec infiniment de charme,  au fil du temps,  l’envie de se tourner,  tous ensemble, visiteurs du soir ou du jour,  vers le grand écran de la vie et du septième art.
 
Jean-Dominique Burtin

Festival Cannes 39 à Orléans

Du 12 au 17 novembre

Projections au Théatre et au cinéma Les Carmes

Programme détaillé et grille des projections sur le site www.festivalcannes1939.com

Pass à acheter en ligne : www.festivalcannes1939.com ou aux points de vente Office de tourisme, Auchan, Carrefour, FNAC, Leclerc.

Aucun pass vendu au Théatre ou aux Carmes.

Soirée d’ouverture mardi 12 novembre au Théatre

Remise des prix samedi 16 novembre à 19h30 au Théatre

Commentaires

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  1. Il me semble impossible que le Royal ait fermé en 1974 car mon mari y allait encore au moins jusqu’en 1984. J’ai recherché sur internet mais effectivement la date de 1974 apparaît déjà dans un article de M.Buisson pour la Rep du Centre il y a quelques années. Je pense que déjà c’était une erreur. Il faudrait faire des recherches plus poussées car 1974 est impossible comme date de fermeture.

  2. BRAVO et merci!
    “Un frisson
    de lumière
    me passe
    par les rêves”

    Bernard P. grommelle…

Les commentaires pour cet article sont clos.

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