> Orléans, le 20 Novembre 2019
Monsieur le Président du Conseil Départemental,
En ce jour anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, nous vous adressons cette lettre ouverte, pour soutenir trois élèves, mineurs non accompagnés, scolarisés au Collège Étienne Dolet, dont la situation nous préoccupe grandement.
Mercredi dernier, ils ont appris leur relogement au foyer d’Ouzouer s/ Loire. Nous n’avons appris cette nouvelle qu’après, et grâce à eux, alors qu’ils étaient perdus quant à la suite de leur parcours et alors que rien n’avait officiellement été communiqué à l’établissement.
Cette décision brutale, prise semble-t-il dans la précipitation, met en danger leur scolarité et leurs efforts d’intégration. Alors que le Conseil départemental leur doit protection et prévention, ce déplacement est vécu par les trois jeunes comme un abandon, une rupture, un nouveau déracinement, et accroît encore leur désarroi.
– 1 élève (A.D., 15 ans) est scolarisé en NSA au collège depuis le 1er Septembre. Il est à Orléans depuis Avril 2019, après avoir fait étape dans un autre département. Il est en soins kiné postopératoire sur Orléans. Il est actuellement hospitalisé à Gien pour avoir refusé de s’alimenter pour contester cette décision. De plus, une famille solidaire était prête à l’accueillir à Orléans, et se trouve désormais tout aussi désorientée que lui.
– 1 élève (N. M., 15 ans) scolarisé au collège depuis Novembre 2018, est actuellement en 3e. Il est parfaitement intégré au collège, son niveau scolaire est tout à fait satisfaisant, et il a entrepris toutes les démarches d’intégration : il s’est fait des amis, il fait partie d’un club sportif, et il a déjà 3 ministages prévus dans l’année scolaire afin de préparer sérieusement son orientation. Il refuse actuellement de se rendre à Ouzouer.
– 1 élève (M. H., 15 ans) vient d’arriver au collège d’une autre ville. Il est scolarisé en NSA, et seuls deux établissements peuvent l’accueillir, uniquement à Orléans.
Nous, personnels de l’Éducation Nationale, qui cherchons à construire une école bienveillante, sommes atterrés devant cette décision, et nous nous interrogeons sur son manque de discernement. Nous ne comprenons pas pourquoi ces jeunes, qui ont attendus longtemps avant d’être scolarisés, ont été ciblés,eux, pour être relogés plutôt que d’autres qui ne le sont pas encore.
Nous regrettons que ce relogement, si loin de la Métropole d’Orléans, induise de longs trajets en taxi (1h de taxi matin et soir), des journées interminables (les jeunes sont déposés à 7h15 à la gare d’Orléans et repris le soir à 18h) qui vont nécessairement accroître leur fatigue et mettre en péril leur réussite scolaire.
De plus, nous nous interrogeons sur les risques que l’on fait courir à ces jeunes, laissés à eux-mêmes du matin au soir, avant et après leur journée de collège.
Aussi, nous vous demandons de revoir en urgence la situation de ces trois mineurs et de faire tout ce qui est possible pour les loger à proximité du collège, au moins jusqu’à la fin de l’année scolaire, de façon à leur garantir toutes les chances de réussite scolaire et d’intégration.
En vous remerciant de votre attention toute particulière à ce dossier, nous vous prions d’agréer nos sincères salutations.
Mme Castello, professeure
Mme Claude, CPE
M. Guigon, professeur
Mme Idrissi, professeure
Mme Lesage, professeure
M. Moreau, professeur
Mme Journet, professeure
Mme Jaumouillé, professeure
Mme Perrot, professeure
Mme Lavy, professeure
Mme Saint Chély, professeure
Mme Ignamout, professeure
Mme Aufrère, professeure
M. Peyredieu, professeur
Mme Hoibian, professeure
Mme Magyar, professeure
Mme Meyers-Ferré, professeure
Mme Dézélut, professeure
Mme Nazaroff, professeure
Mme Dutertre, professeure
M. Maillet, professeur
Mme Jollivet, professeure
Mme Perque, professeure
Mme Ollagnier, professeure
M. Perseil, professeur
M. Geoffroy, professeur
Mme Rietsch, assistante sociale
Mme Aurégan, infirmière
Mme Bétourné, secrétaire
L’équipe de Vie scolaire
Mme Ruby, agent
Mme Sacko, agent
et d’autres agents