Le député de Loir-et-Cher publie un livre où il dévoile ses idées parfois décoiffantes pour la droite. Une manière de se démarquer et d’afficher ses ambitions qui devraient passer par les régionales de 2021.
Guillaume Peltier engage un tour de France des fédérations LR
« Trublion de la droite », « boite à idées » : Guillaume Peltier, député de Loir-et-Cher, chef de file de l’opposition à la région Centre-Val de Loire et surtout vice-président délégué des Républicains, assume tout, sans retenue. Il l’exprime dans son ouvrage « Milieu de cordée. Et si la droite parlait à nouveau à tous les Français ? » qu’il vient de publier chez Plon. Parallèlement à cette publication le numéro 2 de LR a entrepris à la demande du président Christian Jacob un tour de France des fédérations. A ce titre il était vendredi soir à Châteauneuf-sur-Loire pour une réunion publique devant une centaine de militants. Une occasion bien sûr de présenter ses idées mais surtout de remobiliser les troupes, certaines en déshérence, d’autres hésitantes entre macronisme et lepénisme. « Je viens explique-t-il, dans un esprit de réconciliation et d’humilité. Certes tout ne va pas si mal car nous sommes encore 5 000 adhérents encartés dans notre région. Mais je vois bien que notre famille connaît des difficultés, des tensions. Tout cela est en, train de s’apaiser ».
« Pas de cassure irréversible »
Il en veut pour preuve la réconciliation à Nice des deux frères ennemis Estrosi et Ciotti. « C’est la preuve se réjouit-il que rien n’est impossible… ». Le Loiret connaît aussi son lot de difficultés. Vendredi soir il a pu rencontrer les adhérents, les « notables » de la droite, Hugues Saury ou Marc Gaudet ou les « nouvelles pousses » comme Constance de Pélichy la maire de La Ferté et secrétaire générale déléguée de LR. Mais on y a vu aussi une fracture persistante entre Serge Grouard, de nouveau adhérent LR assis au premier rang et Olivier Geffroy ancien patron de LR 45, boudeur au dernier rang après avoir été poussé vers la sortie par les grands élus du département. Même Florence Galzin, maire de Châteauneuf candidate à sa succession pourtant classée à droite a boudé la réunion et a même refusé le soutien de Guillaume Peltier pour les municipales, de peur sans doute que l’étiquette LR soit quelque peu contre-productive… « Mais il n’y a pas de cassure irréversible se rassure Guillaume Peltier, les tensions vont s’apaiser. Je travaille sans difficultés à la région avec tous les élus LR, UDI, centristes et indépendants ».
Propositions iconoclastes ?
S’il est interne le message de Guillaume Peltier est avant tout externe et électoral en sonnant l’heure de la reconquête : « je m’adresse aux 72% d’électeurs qui ne veulent ni de Macron et de sa politique de casse sociale, ni des extrêmes ». Mais encore faut-il proposer des projets, des ambitions à ces électeurs : « c’est vrai il faut repenser notre boite à outils, rien n’est interdit ». Dans son livre il plaide pour faire des Républicains un grand parti nourri par des ambitions fortes : « être le parti du travail, des territoires, de la laïcité, de l’écologie ». Pour devenir le parti du travail il n’hésite pas à avancer quelques propositions iconoclastes comme la suppression de toutes les charges sociales pour les salariés comme pour les entreprises, suppression compensée par une nouvelle cotisation sociale universelle. « Grâce à cela affirme-t-il on pourrait augmenter la feuille de paye de tous les salariés de 20% et aider les entreprises. » Une proposition contestée par des économistes… et même en interne par des Républicains peu convaincus. Mais il se réfère à de « glorieux anciens » : « souvenons-nous : quand de Gaulle créé la participation et l’intéressement, quand Sarkozy institue la défiscalisation des heures supplémentaires, ces idées sont considérées aussi comme iconoclastes ».
Objectif 2021
Serge Grouard attentif aux leçons der Guillaume Peltier
Il milite également pour la laïcité « ce trésor précieux » et l’interdiction des listes communautaristes aux élections. Il avance comme cela plusieurs dizaines de propositions concrètes comme la TVA à 0% pour les agriculteurs qui vendent des produits frais en circuit court, où encore l’obligation pour les nouveaux médecins de s’installer obligatoirement en territoires à la sortie de leurs études. Des propositions encore minoritaires dans son parti mais qu’il veut faire fructifier notamment en juillet prochain avec l’organisation d’un « congrès national des idées ». Mais ce message ne tombe pas non plus à plat dans la région où il devrait être vraisemblablement tête de liste de la droite aux élections de 2021. Certes depuis la dernière campagne de 2015 il a perdu ses deux soutiens centristes partis frayer en macronie (Marc Fesneau du Modem et Philippe Vigier de l’UDI). Mais il espère bien d’ici là « reconstruire et rassembler » et faire de la Région une marche vers le haut de la cordée.
J.-J.T.