Fermeture du Bazar Saint Joseph, la fin d’une institution orléanaise

Dans un communiqué de son actuel directeur, Guy Bourgeois, le Bazar Saint Joseph, commerce orléanais fondé en 1888 au 27 place du Chatelet, annonce sa fermeture avec liquidation des stocks à partir du 27 novembre prochain.

Communiqué

“Les raisons qui nous ont amenés à prendre cette décision sont multiples et de plusieurs natures:
Sociétales, structurelles, conjoncturelles et personnelles.
Depuis cinq générations, le magasin fait partie de l’histoire de notre famille et fort peu modestement, nous pensons qu’il fait aussi un peu partie de l’histoire de notre ville.
Il a été le témoin de son évolution ainsi que de celle de notre société.
Aujourd’hui, fort douloureusement, nous avons décidé de mettre fin à l’aventure. 

Extraits du courrier aux client(e)s

Né au même moment que la création des halles à la Baltard, place du Châtelet, à l’époque où le centre ville voyait passer chevaux et charrettes, le « Bazar Saint Joseph » a été témoin de l’évolution de notre ville, mais aussi de notre société : l’électricité, le téléphone, les guerres mondiales, mais aussi l’arrivée de la grande distribution ou plus récemment le développement des nouvelles technologies.
Toujours resté dans la même famille, le fondateur Jacques Thomas, était l’arrière-arrière grand père de l’exploitant actuel. […]

Aujourd’hui, les usages ont évolué. La vie de famille, le mariage sont vécus autrement, et même les notions de repas, de réception et de cadeaux se sont transformées. Les Arts de la table qui étaient porteur de savoir faire, de tradition, qui avaient valeur de patrimoine, ont été remplacés. Dans la guerre de la consommation, les voyages, les loisirs, les nouvelles technologies, le plaisir immédiat ont gagné.
Parallèlement, l’activité économique d’abord limitée à la ville, puis au département et à la région s’est élargie à l’échelle mondiale. Le centre ville d’Orléans qui vivait grâce et pour son commerce se vide au profit de sa périphérie et se transforme en lieu de promenade et de loisirs. Les magasins, autrefois indépendants et qui contribuaient à l’identité de la ville, sont petit à petit remplacés par des groupes souvent venus d’ailleurs.
Aujourd’hui, le jeu se termine. Une page de l’histoire locale se tourne. Est-ce inexorable ?

Sans rancœur ni regrets, toute l’équipe des magasins « Bazar Saint Joseph » et « Prestige de la Table » sera ravie de vous accueillir pour une dernière visite qui vous permettra de profiter de la liquidation de stocks qui a débuté fin novembre.

Bazar Saint Joseph 27 place du Chatelet 45000 Orléans

Commentaires

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  1. On sent tout de même, si ce n’est de la rancœur, une amertume très passéiste face à aux mutations de la consommation et au “remplacement par des groupes venus d’ailleurs”; une telle nostalgie fleurant le repli identitaire s’accorde par ailleurs fort mal aux nombreuses fautes d’orthographe…Est-ce inexorable ?

  2. Pourtant ce magasin avait été refait il n’y a pas si longtemps. Un bien beau magasin avec de très beaux produits mais aussi des articles basiques, c’est le propre d’un “bazar” même huppé !
    J’y suis souvent allé et je ne suis sorti avec un article qu’une seule fois.
    La concurrence est rude, en ville déjà, à quoi il faut rajouter les centres commerciaux de l’agglomération.
    Pour un type de produit de même qualité que l’on peut trouver partout, le prix affiché laisse pantois ; pourquoi payer plus cher dans ce magasin ce que l’on peut s’offrir à un coût moindre ailleurs ?
    Je ne connais pas l’état de leurs finances mais en général on ne tue pas la poule aux œufs d’or !
    Les temps changent, les français moyens à revenus corrects qui pouvaient être le plus gros de leur clientèle (les bourgeois et les snobs ne suffisent plus), ont un pouvoir d’achat en baisse, le constat est évident !
    Mais aussi, vous avez dû constater que dans le centre commercial place d’Arc, pas moins de cinq boutiques ont fermés ces six derniers mois et une autre a déménagé pour un local plus petit mais certainement plus approprié à leur budget (en réduisant la surface de vente on réduit le coût du loyer). J’espère que par cette mesure, ce commerçant va s’en sortir !

  3. Ma Mère a acheté mon landau chez vous en 1938,un gage de qualité ! j’ai moi-même fait l’acquisition du landau de ma fille en son temps pour les mêmes raisons. Que d’objets divers de cuisine et vaisselle ai je acquis depuis … je vais avoir 81 ans dans quelques jours !
    Cordialement

  4. Après avoir supprimé son rayon d’articles professionnels voilà plusieurs années, le Bazar Saint-Joseph avait déjà, ces derniers mois, réduit sa surface, donc son offre, ce qui le rendait moins attrayant par rapport à de nouveaux commerces de périphérie, comme Zodio.
    Ce qui aurait été bien pour la ville, pour le commerce en général et pour les client, c’est que ce soit le Bazar Saint-Joseph qui se soit transformé en quelque chose ressemblant à Zodio. Mais cela n’a pas été le cas et, une fois de plus, la grande distribution a pris le pas sur le commerce traditionnel.
    Ajoutons à cela que la municipalité actuelle mène en matière de stationnement une politique qui n’incite pas les habitants de la périphérie (et de l’arrondissement) à venir faire leurs courses en centre ville.

  5. Lorsqu’un modèle est obsolète il faut en changer. Que voulons-nous pour demain? Comment humaniser le milieu urbain?
    On ne compte plus les surfaces de distribution qui disparaissent en centre ville. Quel avenir alors?
    Sans doute la création de pôles interurbains conjuguant à la fois l’humanité par le contact avec le créateur, la qualité par le volet écologique du circuit court notamment, les prix abordables et directement constitutifs d’un revenu correct pour les futurs artisans de nos nouveau centre ville.
    Une utopie? surtout pas. Si non les siècle que nous concoctons égoïstement sera bien le siècle de l’ennui peuplé de crétins du numérique.

  6. C’est le client qui fait le marché !Hier soir le ministre Lemaire se réjouissait de l’envolée du commerce, bon pour l’économie, alors que sa consœur de l’écologie pleurait à cause de cette frénésie dépensière et son impact sur l’environnement? En même temps, elle est aussi ministre des transports … Touts est dit !

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