Magistral et sensible instant musical avec l’Orchestre d’Orléans

Pas moins de quatre rappels saluent ce samedi, en salle Pierre-Aimé Touchard du Théâtre d’Orléans,  le nouveau concert de l’Orchestre Symphonique de la cité qui n’hésite pas à donner, en rappel, la “Pavane” de Gabriel Fauré, pièce d’ouverture du concert en douce comme romantique sensualité où la flûte de Delphine Paquin fait merveille. 

Claire Levacher

Allégresse délicate, expression irisée

De fait, dès le début de ce nouveau rendez-vous, le charme ondoyant de la mélodie de Fauré s’élève sous la conduite de Claire Levacher, cheffe d’orchestre invitée qui dessine et accompagne avec une allégresse  délicate l’expression irisée de l’orchestre. Suit la pureté chaleureuse du son du cor de Felix Dervaux dans le “Concerto pour cor n°2”, en mi bémol majeur, de Richard Strauss. Le timbre du soliste est ici de velours ciselé. Le dialogue avec l’orchestre  est intime et le jeu du corniste, d’une sobriété virtuose émouvante, fait  montre d’une perfection d’attaque et d’une expressivité miroitante. Place, ici, à tout un tourbillon d’invention et de sensibilité. 

Saisissant crescendo de toute intensité

Ensuite, dans le premier mouvement de la “Symphonie n°3”,  dite “Héroïque”,  de Beethoven, composition  à l’incroyable envergure, Claire Levacher  guide  et conjugue  à merveille le flux de l’orchestre, le choral des nuances. Tout s’opère à mains nues , à paumes ouvertes ou du bout de doigts légers. Souvent est ici la prenante vague de fond du pupitre de violoncelles.
Ce samedi,  bon nombre de mélomanes et de musiciens orléanais, tout comme leur cheffe,  se souviennent  avec émotion que c’est en dirigeant cette symphonie que Jean-Marc Cochereau décéda, alors à la tête  de l’Orchestre d’Orléans,  le 10 janvier 2011,  en pleine répétition.
 

Felix Dervaux

 
Mais Claire Levacher, à la lumineuse énergie,  fait osciller l’orchestre sur cette “Héroïque”  et il nous semble qu’elle devient, comme le compositeur,  le feu couvert et précieux  de tout un orchestre. D’arabesques discrètes, minimalistes mais engagées, elle semble s’inscrire dans la respiration de l’ensemble. Puis tout monte en puissance, en osmose,  dans un crescendo de couleurs et d’intensité subtil. Claire Levacher semble alors déployer ses ailes.  “Vous voici” semble-t-elle lancer enfin , dans un silence aux bras bras ouverts, geste adressé à ces musiciens qui dans un même élan d’âme et de talent accompli,  nous comblent plus que jamais.
 
Jean-Dominique Burtin
Photos de répétition: MT.

Cor à Corps

Nouveau concert le dimanche 12 janvier à 16 heures.
Salle Touchard, Théâtre d’Orléans. 
Avant-concerts: “En avant Beethoven !” par les élèves des classes de Jean-Philippe Bardon et de Jean-Renaud Lhotte, du Conservatoire à rayonnement départemental d’Orléans.

 

Commentaires

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  1. Très belle soirée en effet. Dommage qu’Orléans ne se dote toujours pas, comme bon nombre de métropoles moyennes, d’une salle de concert dont l’acoustique soit capable de lover un orchestre de cette valeur.

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