Mobilisation en faveur de Junior et Chernoh à Orléans.

Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées devant la préfecture du Loiret à Orléans ce mardi 18 février pour demander la régularisation de Junior et Chernoh. Deux jeunes majeurs africains, qui malgré de longues années de présence en France, n’arrivent pas à obtenir des papiers.

Manifestation de soutien à Junior et Chernoh devant la préfecture du Loiret à Orléans.©SD

Inlassablement, ils soutiennent de jeunes migrants, mineurs ou majeurs, arrivés à Orléans depuis quelques mois ou plusieurs années. Des citoyens ordinaires qui se soucient de leur bien-être et surtout de leur avenir, la plupart ayant fui un pays en guerre ou une situation intenable. Ils plaident aussi leur cause auprès des pouvoirs publics, histoire de leur rappeler tout simplement que derrière l’anonymat d’un dossier, il y a avant tout des êtres sensibles et fragiles, luttant pour leur survie.

Ainsi, une cinquantaine de militants et sympathisants du COJIE 45 (collectif de soutien aux jeunes isolés étrangers du Loiret ) ont donc battu le pavé devant la préfecture du Loiret, mardi en fin d’après-midi, pour défendre la cause de Junior et Chernoh. Deux jeunes africains, arrivés presque en même temps en France en 2012 mais qui vivent aujourd’hui deux situations très différentes.

Junior, menacé de reconduite en RDC en fin de semaine

Junior KOBONGO est né en RDC (République Démocratique du Congo, l’ancien Zaïre).  Enfant unique et  mineur en 2012, il a fui son pays il y a 8 ans après l’assassinat de ses parents. Toutefois, sa demande d’asile a été rejetée, tout comme sa demande de titre de séjour. 

Depuis la fin de sa scolarité en 2017, il a enchaîné petits boulots et bénévolat. Il est hébergé par ses amis orléanais. Des amis qui le décrivent comme un jeune homme gentil, serviable, « qui a tout de suite été le grand frère des jeunes mineurs étrangers isolés arrivés après lui à Orléans », explique Ségolène Petit, membre du COJIE pour RESF 45.

C’est en allant chercher du boulot à Paris en début d’année qu’il est arrêté puis enfermé le 23 janvier dans le centre de rétention de Vincennes. Puis le préfet de police de Paris prend un arrêté à son encontre, une obligation à quitter le territoire français (OQTF) avec une interdiction de 3 ans de revenir en France. Un avion devrait  ramener Junior ce vendredi en RDC, un pays dangereux où il n’a plus ni famille, ni amis.

Le COJIE estime qu’il peut être régularisé par une appréciation positive de la loi et surtout dans le respect des droits humains.

De son côté, la préfecture du Loiret explique que Junior « n’a pas vocation à rester sur le territoire. »

Le combat difficile et éprouvant de Chernoh pour rester en France

Chernoh remercie ses soutiens le 18 février devant la préfecture du Loiret à Orléans.©SD

Chernoh Ibrahim BAH lui est originaire de Sierra Leone. Chassé par ses parents, suite à des conflits religieux au sein de la famille, vivant dans la rue, subissant des agressions physiques graves, sans possibilité d’obtenir une protection des autorités de son pays, il arrive France lui aussi en 2012 .

Après presque 8 ans de présence en France, il aura 24 ans en mai prochain, Chernoh fragilisé psychologiquement par le décès de son père et deux OQTF, a tout de même obtenu le Diplôme d’études en langue française (DELF) et passé son bac. En 2018, il a fait  une nouvelle demande de titre de séjour pour raison médicale en lien avec son état psychique dégradé, mais sans l’obtenir. Récemment, la préfecture a refusé à nouveau d’enregistrer son dossier.

Une délégation reçue en préfecture

Marie-Noëlle Vitry, membre du COJIE et trois parrains et marraines de Chernoh, ont ainsi  rencontré Isabelle Landriève, directrice du bureaux des étrangers de la préfecture du Loiret et Isabelle Robinet, directrice départementale adjointe de la DRDJSCS ( direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (sic)). Un entretien d’une demi-heure qui leur a permis de plaider les causes des deux jeunes hommes. Selon Marie-Noëlle Vitry, il est « difficile d’imaginer que leurs arguments sur la nécessité de garder Chernoh et Junior et de leur donner un titre de séjour n’aient pas été entendus ». Après avoir pris des notes, les deux responsables de la préfecture ont assuré à la délégation que le préfet du Loiret, Pierre Pouëssel, serait informé de la situation de Junior et de Chernoh dès ce mardi soir. A suivre.

Sophie Deschamps 

 

Deux pétitions sont en ligne pour soutenir ces deux jeunes : 

www.resf.info : P3500 pour Junior et http : // resf.info : P339 pour Chernoh 

 

 

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