L’Université de La Poste sensible au handicap

Dans le cadre de la 18e Semaine pour l’emploi des personnes handicapées, l’Université de La Poste (Orléans) a reçu, lors de la semaine du handicap, 14 stagiaires du Centre de rééducation professionnelle (CRP) et de préorientation des Rhuets de Vouzon (Loir-et-Cher). Objectif : permettre à ces personnes en situation de handicap et en reconversion professionnelle de mieux cerner les métiers du secrétariat et de l’accueil auxquels ils se destinent.  

« Au sein des postiers, il y a une écoute empathique, explique d’emblée Véronique Dalleau, responsable RH et RSE à l’Université de la Poste. C’est dans l’histoire du développement de La Poste ». Pour preuve, il y a déjà une vingtaine d’années que le groupe La Poste s’est engagé à mener une politique résolument active en faveur du handicap. Un engagement d’ailleurs renforcé par la signature en mars 2012 de son 5e accord handicap.

Aussi, à la faveur de la 18e édition de la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées (organisée par l’ADAPT, Association pour l’Insertion Sociale et Professionnelle des personnes en situation de handicap, et qui se termine ce dimanche 23 novembre), différentes actions et animations ont été programmées à l’Université de la Poste, dont une rencontre jeudi dernier entre, d’un côté, 14 stagiaires du Centre de rééducation professionnelle (CRP) et de préorientation des Rhuets de Vouzon (qui œuvre pour l’insertion socio-professionnelle des personnes reconnues handicapées) et de l’autre, 4 postiers, 2 hôtesses d’accueil, 1 secrétaire et 1 assistante de direction, tous salariés du groupe La Poste. Objectif : présenter aux stagiaires les métiers du secrétariat, puis échanger en répondant à des questions portant sur le travail au quotidien.

Une inclusion sociale sur les territoires

Véronique Dalleau (Université de La Poste) et Franck Rychter (CRP des Rhuets)

Véronique Dalleau (Université de La Poste) et Franck Rychter (CRP des Rhuets)

Cette action s’inscrit dans un partenariat entre le CRP des Rhuets et La Poste : l’entreprise a équipé le pôle insertion du CRP de cinq postes informatiques et accueilli plusieurs personnes en stage. « Le but de ce partenariat est de développer l’inclusion sociale sur les territoires. Nous essayons d’accompagner les dispositifs de réemploi, d’ouvrir le monde professionnel à des personnes qui peuvent être en marge du marché du travail », rappelle Véronique Dalleau. Pour Franck Rychter, conseiller insertion au CRP des Rhuets, « ces rencontres sont importantes, elles permettent aux stagiaires d’affiner leurs projets ». Des stagiaires « reconnus travailleurs handicapés par la Maison Départementale des Personnes Handicapées et qui ne peuvent plus exercer pour raison de santé. Ils viennent au centre pour apprendre un métier compatible avec leur aptitude médicale. Mais avant d’intégrer la formation qualifiante, ils doivent rentrer en formation professionnelle pour une remise à niveau ». 

Sensibiliser et mobiliser

Fortement ancrée dans une vision sociale plus globale, la politique handicap de La Poste est pour le groupe un levier en termes de cohésion sociale et d’innovation managériale (travail sur l’évolution des comportements des managers, regard porté sur le handicap, développement de technologies d’accompagnement de collaborateurs en situation de handicap, etc.)

« Sur 235 000 personnes environ, La Poste emploie 3,74% de salariés handicapés au niveau national » souligne Véronique Dalleau. En 2014, l’entreprise s’était engagée à recruter 480 collaborateurs a minima, dont 70% en CDI, 20% en alternance et 10% en CDD. « On a dépassé les objectifs, avec 560. Un des objectifs est également de recruter 300 stagiaires sur 3 ans : pour les 14 personnes que nous avons reçues, nous allons proposer des stages d’accueil ».

Remettre le pied à l’étrier

Les stagiaires, dont Christophe, autour de Dolorès Thomas, assistante de direction à l'Université de la Poste

Les stagiaires, dont Christophe, autour de Dolorès Thomas, assistante de direction à l’Université de la Poste

Une aubaine pour Christophe Picard, 34 ans, qui ne cache pas sa motivation : « Je dis clairement oui tout de suite ! C’est important pour la reprise de confiance par rapport à la maladie et au handicap » déclare cet ex-conseiller de vente chez Auchan Saint Jean de la Ruelle. Souffrant de lourds problèmes de dos, Christophe a été licencié pour inaptitude au poste de travail. Stagiaire au CRP, il se dirige vers une formation de secrétaire-assistant, atypique pour homme : « Je suis attiré par la polyvalence de l’activité ; je souhaitais rencontrer des acteurs du métier, avoir un regard sur leur travail. »

Nathalie Boursaut (à droite)  échangeant avec une stagiaire

Nathalie Boursaut (à droite) échangeant avec une stagiaire

Ce qu’a volontiers accepté de faire Nathalie Boursaut, assistante de direction, en témoignant sur sa quotidien professionnel à La Poste : « Le reclassement peut tous nous toucher un jour ou l’autre. J’aimerais accueillir un stagiaire pour faire connaître ce que je fais, donner de soi pour contribuer à la réussite de la personne. Même s’ils sont accompagnés, c’est très courageux de leur part de repartir dans des études, dans un nouveau métier ! ».

Estelle Boutheloup

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