A 27 ans, elle est devenue maire de la Ferté-Saint-Aubin, alors qu’on lui prédisait que ce bastion, tenu par une des figures du parti socialiste départemental, serait “imprenable”. Force est de constater l’image de la femme politique incarnée par Constance de Pélichy, plus jeune maire du Loiret, a de la gueule.
Adepte de la montagne et des sommets à 4 000, cette native de Blois adore les défis. Celui-là en était un. Comment est-elle entrée en politique, après avoir fait droit à Assas, avec un master de sciences po et histoire de l’art. “J’ai gardé un souvenir passionné des cours de droit constitutionnel” qui d’ordinaire sont le cauchemar des étudiants de Science Po. “J’étais un OVNI”, répond cette grande jeune femme blonde, distinguée, qui fait penser à NKM. Dans son ascension vers la “carrière” d’élue, la jeune femme se souvient de ces quelques fées qui se sont penchées sur son berceau, le prof et le chargé de TD, et puis surtout, il y eut Véronique Vasseur. L’ancienne médecin chef de la santé avait sa permanence aux législatives dans la rue du 13ème arrondissement de Paris où Constance demeurait. Ca tombait bien, la jeune femme cherchait un stage. “C’était une personnalité singulière et qui m’a permis de continuer mon chemin”. Lequel passe ensuite par Toulouse et Dominique Baudis. Puis c’est l’Europe, sa grande “passion”. Elle devient son attachée parlementaire lors du retour de Dominique Baudis au Parlement de Strasbourg en 2009. Pas de discrimination à Strasbourg et Bruxelles mais quand même quelques députés machistes, “plutôt chez les Italiens qui ont des comportements parfois…”
“Le sexisme ordinaire, ce sont des remarques au quotidien”
A-t-elle été “freinée” dans sa jeune carrière politique parce qu’elle est une femme? “Freinée non”, répond-t-elle, mais comme elle ne pratique pas (encore?) la langue de bois elle ajoute, “de la part de certaines personnes, j’ai l’impression d’être prise pour une conne, de n’être pas crédible”. Lors d’un entretien récent en compagnie du président de la communauté de communes, le troisième interlocuteur ne s’adressait qu’à lui, elle n’existait pas. Femme et en plus très jeune, elle cumule décidément les “handicaps”. Au jour le jour, dans le boulot de maire d’une commune rurale, “le sexisme ordinaire, ce sont des remarques au quotidien qui vous rappellent que vous être une femme. Si l’on va sur un chantier on me parle de mes talons, alors que j’ai toujours une paire de bottes dans la voiture. Fait-on des remarques aux hommes sur leur façon de se chausser?”.
Sans étiquette, Constance de Pélichy se revendique “clairement de droite” et s’est affichée à de nombreuses reprises aux côtés de Guillaume Peltier, le leader de la Droite forte à l’UMP. Le binôme des départementales? Elle aurait préféré un scrutin de liste, mais dit “c’est toujours intéressant de gommer l’écart entre les hommes et les femmes”. Sans parti pris elle constate que “l’UMP a pris du retard par rapport au PS sur l’insertion des femmes en politique… Mais maintenant on rattrape le retard à droite”. Sur la ligne de départ de ces élections départementales elle n’est que remplaçante et suppléante d’Anne Gaborit (UDI) sur ce canton de la Ferté, qui comprend une partie de la Source. L’avenir? Comme elle pratique aussi le semi-marathon, Constance de Pélichy a du souffle et des objectifs à moyens et plus long terme: “je suis intéressée par la région, mais mon ambition c’est d’être un jour parlementaire européenne, j’ai trop aimé l’UE”.
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