Mathieu Schlesinger: “Pourquoi je soutiens Alain Juppé”

Les candidats se bousculent au portillon de la primaire de la droite et du centre qui aura lieu les 20 et 27 novembre. Alain Juppé caracole en tête des sondages. Au sein de son équipe qui travaille depuis des mois, Matthieu Schlesinger (LR), le jeune maire d’Olivet prête parfois sa plume au maire de Bordeaux. Il fait partie de sa garde rapprochée. Enarque de la promotion 2008 Emile Zola, Matthieu Schlesinger est maire d’Olivet depuis l’accession d’Hugues Saury à la présidence du conseil départemental en 2014. A 35 ans, marié père de deux enfants, ce jeune conseiller d’état est aussi conseiller communautaire à l’agglomération Orléans-Val de Loire. Il nous explique pourquoi il soutient Alain Juppé.

Matthieu Schlesinger, lors de la venue d'Alain Juppé à Olivet.

Matthieu Schlesinger, lors de la venue d’Alain Juppé à Olivet.

Quand avez-vous choisi de soutenir Alain Juppé, de participer à sa campagne et pourquoi?

Cela fait longtemps que je travaille avec l’équipe rapprochée d’Alain Juppé. Depuis 2011 dans le format actuel. Il avait constitué un petit groupe en prévision de la campagne présidentielle de 2012. Nous avions participé à ses prises de positions pour le soutien de Nicolas Sarkozy à l’époque. Je suis resté en contact en travaillant avec son ‘équipe lorsqu’il avait des émissions de télé, de radio. Nous mettions à jour des fiches puisqu’il puisse forger ses prises de positions.

Pourquoi Alain Juppé plutôt qu’un autre candidat à la primaire?

SchlesingerJe me reconnais profondément dans sa ligne politique. C’est quelqu’un qui a une volonté de réforme, qui souhaite moderniser le modèle français de façon décisive parce qu’il a fait un diagnostic poussé sur l’état du pays. C’est quelqu’un qui, sur le fond, veut réformer. Il incarne une droite moderne ouverte et courageuse. Mon ambition c’est que la droite et le centre gagnent l’élection présidentielle de 2017. Notre pays est dans un état pas terrible et je suis persuadé que c’est un peu le rendez-vous de la dernière chance avant que les Français se tournent vers Marine Le Pen. C’est important que nous puissions rassembler très largement et Alain Jupé est le candidat du rassemblement le plus large, le meilleur pour nous faire gagner. Troisième raison de mon soutien, l’homme Juppé lui-même. Je le fréquente régulièrement et je le vois travailler. C’est quelqu’un de bien qui a des valeurs, qui n’a pas été épargné par la vie politique qui travaille beaucoup, et qui a décidé de tout donner à son pays.

On reproche souvent son âge à Alain Juppé, vous jeune élu, vous participez à faire baisser la moyenne d’âge dans l’équipe Juppé?

J’aime bien dire que son âge explique en grand partie mon engagement. Parce que nous ne sommes pas en train de parler du chef du gouvernement, mais du prochain Président de la République. Nous avons vraiment besoin d’un homme d’expérience. Cette hauteur de vue, cette expérience, c’est le temps qui le donne, et Alain Juppé a ce temps et cette expérience pour lui. Les deux dernières présidences de ce point de vue  n’étaient pas complètement satisfaisantes, parce que le Président de la République ne se positionnait pas toujours au bon niveau. C’est un homme aussi qui a une histoire politique, qui a eu des échecs et qui s’est reconstruit par le terrain, par Bordeaux, grâce à de l’action concrète, ce qui a forgé sa volonté et va donner une coloration particulière à sa campagne.

Est ce que l’inflation de candidats que l’on constate –une quinzaine à ce jour- ne dénature pas ces primaires?

On est dans une phase de pré-campagne où un certain nombre de personnes font un tour de piste. Pour faire parler d’eux, cela leur permet d’exister médiatiquement. En septembre il faudra avoir les parrainages et l’on passera à une deuxième phase. En même temps ces candidatures représentent la diversité dans notre mouvement. Hervé Mariton par exemple, il a une ligne politique, autonome claire qui appartient à notre famille de pensée. Jean Arthuis, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, François Fillon…Ils incarnent tous une certaines idées de la droite. Nous aurons je crois, sept ou huit candidats et c’est très bien. Je suis attaché au fait que les Républicains et avant l’UMP, était le parti de la droite et du centre. Notre ligne politique ne se résume pas à une ligne droitière et outrancière. Il y a la droite modérée, des centristes, des libéraux, des gens plus ouverts sur les questions de société, d’autres plus conservateurs. C’est tous ensemble que l’on gagnera.

Ne craignez-vous pas le climat des primaires, des polémiques, des attaques personnelles, des affrontements entre les équipes même dans la sphère régionale?

Matthieu SchlesingerC’est le risque de toute compétition politique. Je m’astreins à respecter la consigne donnée par Alain Juppé qui est: “je n’ai que deux adversaires, Marine Le Pen et la politique de François Hollande. Je n’ai que des compétiteurs dans mon camp et l’on devrait tous se retrouver au final”. Alain Juppé ne dit pas de mal de ses camarades, il n’en dira pas. Tout le monde ne le fait pas. La consigne que je donne à ceux qui font la campagne, nous sommes dans une logique d’adhésion, nos soutenons Alain Juppé et nous soutiendrons le gagnant de la primaire au final. Jusqu’à l’été on est dans une phase de pédagogie des primaires. Il faut bien faire comprendre qu’il n’y a pas besoin d’avoir sa carte dans un parti politique pour aller voter à cette primaire. N’importe qui, dès lors qu’il se reconnait dans les valeurs de la droite et du centre, peut participer à ce scrutin.

Si elles sont multiples, les candidatures à la primaires des UDI ne risquent-elles pas de jouer contre Alain Juppé qui vise aussi le centre droit (*)?

Alain Juppé gagnera s’il rassemble la majorité de la droite et du centre. Alain Juppé n’est pas centriste, c’est un gaulliste de droite et il a vocation à rassembler tout le monde. Qu’il y ait des candidats centristes ou pas, ce n’est pas le sujet. Si l’on additionne les militants de LR de l’UDI, du Modem, cela fait environ 200 à 250 000 personnes. Or, ces primaires seront réussis s’il y a deux à trois millions de votants…

Des “électeurs de gauche” iront aussi voter à ces primaires. Est-ce que ce ne sont pas ceux-là qui pourraient faire la différence…?

Ils seront les bienvenus.

Et l’on sait par les sondages qu’ils voteront plutôt pour Alain Juppé…

Honnêtement, je n’en sais rien. J’ai des amis qui sont allés voter Manuel Valls à la primaire socialiste en 2011, et Valls a fait 5%, ils n’ont pas fait battre François Hollande. Si la primaire est une foire d’empoigne avec des gens qui s’insultent et donnent une image détestable de ce qu’est la droite, il y aura peu de participants. Je redoute que certains s’amusent à pourrir l’image de la primaire.

Vous écrivez les discours d’Alain Juppé…?

Cela a été un peu exagéré. Je fais partie dans l’équipe de ceux qui préparent des éléments qui sont utilisés par Alain Juppé. Cela m’arrive de lui écrire des discours mais Alain Juppé retravaille lui-même ces éléments. On lui propose des idées, des thématiques, et ensuite il prend la plume lui-même. Il travaille vraiment ce qu’il fait.

Le côté un peu raide, droit dans ses bottes… Vous appréciez ?

Ce n’est pas quelqu’un que vous allez tutoyer et à qui vous allez taper dans le dos. Cela ne me dérange pas parce que, si c’est le futur président de la République, il est bien qu’il incarne la hauteur due à cette fonction. Mais en privé, en petit groupe lorsque l’on travaille avec lui, c’est quelqu’un de profondément humain et qui a un grand sens de l’humour.

Votre avenir…? Vous vous voyez ministre si Alain Juppé est élu?

Non, il y a beaucoup de monde sur les rangs et je ne suis pas à ce niveau là…

Vous êtes énarque…

Oui, mais c’est la légitimité politique qui fait un ministre. Mon sujet c’est de contribuer à la victoire d’Alain Juppé et de continuer à exercer mes mandats à Olivet et à l’agglo d’Orléans.

Propos recueillis par Christian Bidault

Cet entretien a été réalisé avant l’appel au boycott de la primaire par Jean-François Lagarde, le président de l’UDI

Commentaires

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  1. Bizarre cette réponse de MS sur le fait que les “électeurs de gauche seront les bienvenus” pour voter à ces primaires de la droite…surtout si le centre fait bande à part !
    Je ne suis pas sûr que le candidat Juppé veuille de cet appoint pour l’emporter, pour peu que les “électeurs de gauche” s’amusent à ce petit jeu qui exigera quand même d’eux d’approuver la “charte” des valeurs de droite pour pouvoir voter !
    MS se veut consensuel en politique mais il est encore un peu naïf !

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