“Fritz Bauer, un héros allemand”, les assassins sont parmi nous

Fritz Bauer

“Les assassins sont parmi nous” premier film produit en Allemagne après la guerre (coté soviétique) mettait déjà en scène la rencontre d’un rescapé des camps avec un officier nazi “repenti”,  c’est dire si la question de la présence du nazi “caché” dans la société hante depuis fort longtemps le cinéma et la conscience allemande. Et c’est un des intérêts de ce film de nous expliquer les enjeux internes à la RFA (l’Allemagne de l’ouest) qui bloquèrent, dans les années cinquante, l’enquête du procureur Fritz Bauer dans sa traque du criminel Eichmann, responsable “administratif” du transport de millions de juifs vers les camps de la mort, officier SS dont on craignait que les révélations déstabilisent le gouvernement de la RFA soutenu par les américains en pleine guerre froide.

“Pour sauver son pays, il faut savoir le trahir”

Ce film complète en quelque sorte cet autre long-métrage allemand, “Le labyrinthe du silence” sorti l’an passé (voir Magcentre) où un jeune procureur, sous les ordres justement de Fritz Bauer, luttait pour provoquer l’ouverture à Francfort, en 1963, de ce qu’on allait appeler le “second procès d’Auschwitz”, instruit contre 22 prévenus impliqués dans le fonctionnement du camp d’extermination.

Le film ici se centre plutôt sur la personnalité du procureur général Fritz Bauer, juif expatrié d’Allemagne durant le nazisme,  en suivant sa motivation personnelle dans sa lutte contre les anciens nazis, avec les risques que cette volonté lui faisait encourir dans sa traque d’Eichmann qui le conduira à faire appel au Mossad israélien pour enlever et exfiltrer d’Argentine le criminel impuni, dont l’Allemagne tardait à demander l’extradition. L’homosexualité du procureur Fritz Bauer est utilisée comme ressort narratif dans le portrait de ce juge pugnace, solitaire et intransigeant, et même si la réflexion politique est moins élaborée que dans le “Labyrinthe du silence”, le film fonctionne comme un bon polard dont la mise en scène académique, très année soixante, est finalement en phase avec le sujet.

Gérard Poitou

“Fritz Bauer, un héros allemand” un film de Lars Kraume  1 h 46

avec Burghart Klaußner, Ronald Zehrfeld, Lilith Stangenberg

 

 

 

Commentaires

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  1. “le film fonctionne comme un bon polard…” certes mais avec des incohérences étonnantes qui dénote une méconnaissance de l’histoire. On voit ainsi le héros se rendre à son hôtel ‘l’American Colony en Israël alors qu’à cette époque cette hôtel se situait dans la partie Est de Jérusalem, côté jordanien. Ou alors l’hôtel a participé au financement du film et on n’est pas regardant quant à la véracité des fait. De même on ne voit pas pourquoi le procureur parcourait le désert de Judée en jeep (territoire jordanien à l’époque également) en passant par le monastère de Mar Saba pout rencontrer le chef du Mossad dont le bureau est à Tel Aviv… Pas très sérieux… Quant à la liaison du jeune proc avant un travesti………Inventé également !

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