Christophe Chaillou (PS) élu président d’Orléans métropole

Jeudi 16 juillet 2020, Christophe Chaillou, maire PS de Saint-Jean de la Ruelle, a été élu président d’Orléans Métropole. Favorisée par les divisions de la droite métropolitaine, majoritaire en siège, cette victoire met fin a des présidences tenues sans interruption depuis 1964 par un élu d’Orléans.

Ils étaient trois candidats pour la présidence d’Orléans métropole, ce jeudi 16 juillet, et il aura fallu plus de deux heures pour connaître le nom de l’élu. Trois candidats en lice faute d’accords préalables, malgré plusieurs réunions préparatoires parfois houleuses qui ont laissé des traces tout au long de cette séance plénière.

Avant l’élection, la séance était présidée par le doyen des élus, Marceau Villaret, adjoint à St jean de la Ruelle.

Le ton était donné d’entrée, dès l’annonce des professions de foi des candidats. Michel Martin, présenté par la liste du maire d’Orléans, Serge Grouard, Mathieu Schlesinger, maire d’Olivet, et Christophe Chaillou, maire de St Jean de la Ruelle, s’accordaient tous à souhaiter une gestion collective, mais à quelques nuances près, dans lesquelles apparaissaient, plus ou moins marquées, leur positionnement politique. Entre la droite franche de Serge Grouard et Michel Martin et la gauche affirmée de Christophe Chaillou, Mathieu Schlesinger, sans étiquette mais déclaré centre droit, proche d’Alain Juppé, on retrouvait une figure classique du paysage politique qui aurait pu positionner ce dernier comme favori, mais ce ne fut pas le cas.

Candidat au 1er tour, Michel Martin a renoncé au second tour.

A l’issue du 1er tour, le candidat orléanais comptait 26 voix, le maire d’Olivet 29 et le candidat de la gauche 33, soit un rapport de force théoriquement favorable à un candidat “de droite” qui ne se retrouva pas au second tour. Malgré plusieurs suspensions de séances prolongées, aucun accord n’a pu être fait, et c’est la logique affichée par Michel Martin dans son allocution de candidature qui prévalut.

A l’issue du second tour qui n’opposait plus que Mathieu Schlesinger à Christophe Chaillou, c’est ce dernier qui l’emportait par 55 voix contre 29 à son challenger, soit le même nombre pour l’élu olivetain qu’au premier tour. De quoi le rendre amer, et expliquer ce qui devait suivre.

Une première depuis 1964, ce second tour opposait pour la présidence de la communauté de commune, aujourd’hui une des 21 métropoles françaises, deux maires de communes limitrophes, le candidat de la ville centre s’étant retiré. Prenant ainsi la présidence, l’élu stéoruellan, tenait à rappeler l’engagement de toujours de sa commune dans le développement de la participation intercommunale, tout en ayant une pensée particulière émouvante pour ses grands-parents, “réfugiés républicains espagnols, arrivés en France en 1939. Ils ne savaient ni lire, ni écrire mais ils ont toujours incité à travailler et ont considéré que la République donnait ses chances à tous“.

Mathieu Schlesinger perd face à Christophe Chaillou, et repart amer.

La présidence de la métropole passe donc à gauche, ce que Mathieu Schlesinger, tout en saluant le vainqueur, et en l’assurant de la loyauté de sa commune, a eu du mal à admettre, soulignant que cela n’aurait pu être…sans des voix de droites qu’il estimait logiquement lui être acquises.

Des absences et des départs

Cela devait-il en rester là ? Que nenni. On découvrait en suite au moment des votes pour les vice-présidences l’absence d’Olivet dans les attributions, et c’est au moment de l’élection du 15e que vint une nouvelle surprise : la candidature imprévue du nouveau maire de Bou, Bruno Coeur, face au 1er maire-adjoint d’Orléans, Florent Montillot.

Une candidature logiquement acceptée, et plébiscitée par 41 voix contre 32…qui provoque une nouvelle suspension de séances, et de vives discussions dans les travées. Revenu en séance, Bruno Coeur annonce sa démission du poste de vice-président, et quitte la salle sans autre explication, suivi de peu par Thierry Cousin, le maire de St Pryvé. Florent Montillot pourra ainsi être élu vice-président comme prévu, mais sans un score pharaonique. Viendront ensuite les élections des 5 autres vice-présidences, à l’issue desquelles Mathieu Schlesinger et 24 autres élus, dont Stéphanie Rist, députée d’Orléans, et d’autres maires de la métropole ont décidé de quitter la salle, n’appréciant pas la teneur de la réunion.

Bruno Coeur, maire de Bou, sera un éphémère vice-président de la Métropole.

Le vote des différents autres points à l’ordre du jour se fit donc sans eux, y compris, en fin de séances, après 5h de débat, l’élection de 6 membres du bureau. Le 7e, réservé à Olivet, ne sera pourvu qu’en septembre Avant la clôture de la séance, Dominique Tripet, élue d’opposition à Orléans, ne manqua de relever, avec regrets, que la parité n’avait pas été appliquée dans l’attribution des vice-présidences, seulement 5 étant attribuées à des femmes, sur les 20 existantes.

D’aucuns estiment que pendant l’été, les blessures causées ce jeudi soir seront refermées pour que le travail collectif reprenne dans la sérénité. Certains remarquent aussi, avec plus ou moins d’innocence, que Serge Grouard et ses colistiers n’ont fait que reproduire à l’échelle de la métropole ce qu’ils ont fait à la ville, empêcher LREM et ses partisans, ou supposés tels, de prendre le pouvoir, quitte à le donner à un adversaire connu.

Mais, au regard des chiffres, tous s’accordent a souligner que si les trois candidats étaient restés en lice jusqu’au troisième tour, ce serait bien Christophe Chaillou, au nom de la gauche, avec ses 33 voix, qui aurait emporté la présidence en toute légitimité, bien qu’à à la majorité relative.

Jean-Luc Bouland 

 

Les 20 vice-présidences

1er vice-président, Serge Grouard (Orléans); 2e vice-président, Alain Touchard (Ormes); 3e vice-présidente, Carole Canette (Fleury-les-Aubrais); 4e vice-présidente, Vanessa Slimani (St Jean de Braye); 5e vice-président, Michel Martin (Orléans); 6e vice-président, Christian fromentin (Saran); 7e vice-président, Nicolas Bonneau (la Chapelle St Mesmin); 8e vice-président, Pascal Tebibel (Orléans); 9e vice-président, Christian Dumas (Ingré); 10e vice-président, Jean-Vincent Valliés (Chécy); 11e vice-présidente, Françoise Grivotet (St Jean le Blanc); 12e vice-président, Romain Roy (Orléans); 13e vice-président, Marie-Philippe Lubet (St Denis en Val); 14e vice-président, Thierry Cousin (St-Pryvé St Mesmin); 15e vice-président, Florent Montillot -Orléans); 16e vice-président, Vincent Michaut (St Cyr en Val); 17e vice-président, Charles-Eric Lemaignen (Orléans); 18e vice-président, Laurent Baude (Semoy); 19e vice-présidente, Isabelle Rastoul (Orléans) et 20e vice-président, Stéphane Chouin (St Hilaire).

Les 6 membres du bureau : Clémentine Cailleteau (Mardié), Luc Milliat (Boigny), Philippe Beaumont (Marigny), Christel Botello (Chanteau), Bruno Coeur (Bou), Francis Triquet (Combleux). 

Commentaires

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  1. Qui a fait pression sur Mr Bruno Coeur pour qu’il présente sa démission quelques instants après son élection ?? Honte à Florent Montillot !

  2. Faut-il féliciter M. Chaillou ? élu avec les voix du bras droit de M. Fillon, lui même élu grâce aux voix du Rassemblement National (curieusement absent à Orléans).
    Cette cuisine politicienne risque encore d’accroître l’abstention !

  3. C’est bien triste. C. Chaillou est mal élu, il n’a pas de majorité. S. Grouard est le patron, alors même que son candidat était le moins bien placé : on peut imaginer qu’il saura rappeler régulièrement et opportunément les conditions de cette élection, jusqu’au jour où il se dira “déçu” de C. Chaillou. Espérons pour celui-ci que ses notes d’hôtel sont tenues avec rigueur. Ses nouveaux amis envoient parfois des documents de ce genre au Canard Enchaîné…

  4. Cette alliance PS/PCF et les Républicains de Serge Grouard piège les électeurs de gauche comme de droite! Cette cambouille n’honore pas ses auteurs.
    Et les Verts se taisent!
    Notre démocratie va vraiment très mal.

  5. Notre métropole est tombée bien bas !
    Comment va-t’on inciter les habitants de celle-ci à s’intéresser à une politique dévoyée et synonyme de tripatouillages infâmes. Cela s’apparente du fillonisme délocalisé.
    Qui va y retrouver ses petits ? En outre, des élus engagés et sincères – de tous bords- doivent se sentir autant trahis que leurs électeurs.
    Et quand on pense que nous faisons partie d’une minorité qui fréquente les urnes ! c’est avec le nez pincé que nous prenons connaissance d’un contexte politique local désespérant, que nous sommes-malheureusement- contraints de subir. Pouha !

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