La ville-décor "a failli être Orléans"…

on-a-failli-etre-amiesLe film d’Anne Le Ny qui prolonge sa carrière sur les écrans locaux a été tourné à Orléans en 2013. Il est baptisé “on a failli être amies” et la ville qu’on y voit… “aurait pu être Orléans”. Comment dire, les tranches de cité filmées par la réalisatrice, un morceau de pont, un quai de gare, un bout de jardin de la mairie, un coin de rue à arcades, un zeste de tramway, ne permettent jamais à un spectateur lambda, qui n’aurait pas le bon goût d’être orléanais, d’identifier la ville de Jeanne d’Arc.

D’ailleurs l’héroïne ne figure dans aucun plan, pas plus que le Frac, l’hôtel Dupanloup ou la Loire, une preuve que la ville dans ce film devait être une “ville moyenne de province” comme on dit à Paris, une ville passe-partout.

Une explication peut-être: la production aurait-elle été privée des subventions régionales octroyées aux tournages réalisés dans les départements et les villes du Centre (sans Poitou-Charentes pour l’instant!)?; Mais qui en retour doivent être une “vitrine”. En passant, on regrettera que le joli bistrot de la rue des Sept dormants montré dans le film n’ait pas pu être le décor –bien réel celui-là,- du projet de Pierre, le lauréat de la Star AC.

Peu importe, un grand merci en revanche à la production d’avoir transformé l’horrible immeuble des “beaux arts” (sic) devenu “l’Ecole supérieure d’art et de design” qui jouxte (malheureusement) la cathédrale et le Campo Santo, en agence de l’AFPA. Sans être désobligeant avec la formation professionnelle, il ne mérite pas plus. Quant à l’intrigue, s’il y en a une, elle est à peu près aussi consistante qu’une défense brésilienne face à la Nationalmannschaft. On n’en tiendra pas rigueur à Mme Le Ny tant ses interprètes Karine Viard, Emmanuel Devos et Roschdy Zem sont nature, bien dans la peau de leurs personnages.

Sans trop se mouiller, le néophyte peut prévoir au doigt… mouillé qu’ “On a failli être amies” qui se laisse voir sans ennui, ne décrochera pas pour autant la palme d’or à Cannes, à l’image (!) d'”une vie rêvée des anges” qui, lui aussi, avait Orléans pour cadre. Les plus perspicaces d’entre les spectateurs orléanais auront, au passage, reconnu dans la figuration du film d’Anne Le Ny, quelques… figures locales dont un journaliste du magazine d’Orléans et un ancien élu centriste du conseil municipal. Comme quoi la politique, tel le journalisme, mène à tout, à condition d’en sortir…

Ch.B

 “On a faiili être amies” d’Anne Le Ny, au Pathé, place de Loire à Orléans et à l’Alticiné à Montargis.

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