
Stupeur et tremblement vendredi 24 juin au matin, quand les européens ont découvert que depuis 43 ans, le Royaume-Uni faisait en fait partie de l’Union européenne ! Voilà un passager clandestin très discret…
Les résultats du référendum britannique – le fameux Brexit – donnent en effet le « leave » (quitter) à 51,9 %. L’Angleterre, l’Ecosse, le Pays-de-Galles et l’Irlande du Nord quitteront donc l’UE au terme d’un processus de divorce à l’anglaise, dans les deux ans à venir, maximum. Une première dans l’histoire de l’UE.
A Londres, comme dans toute l’Europe, c’est la stupeur qui domine : « Ça alors, les Anglais au sens large, faisaient donc partie des nôtres », indique Maurice Dupont, éleveur de grenouilles dans le pays de Caux, près de Rouen. « I can’t believe it ! Nous étions européens et je ne le savais pas ! », s’étonne James Band, banquier dans la City londonienne, et joint par téléphone vendredi matin.
« Les sujets de sa Très-Gracieuse Majesté savent se faire très discrets quand ils veulent », témoigne Stéphane En-Bern, grand spécialiste de l’histoire des monarchies européennes, « on ne voit pas que derrière leur excentricité, se cachent de redoutables agents doubles, capables de faire croire, pendant 43 ans, qu’ils étaient dans l’Europe. C’est très fort et cela montre la grandeur de cette nation qui saura rebondir, peut-être en faisant désormais croire à une intégration dans les Etats-Unis d’Amérique ? ».
Le rebond, Scot Mac Kinley n’y croit pas trop. Cet Ecossais greenkeeper dans un golf près d’Edimbourg, pense plutôt que la Grande-Bretagne va hésiter encore longtemps : « David Cameron est désormais comme un ballon de rugby, et nous avec : on ne sait pas où les rebonds vont nous conduire. Le pire serait que le ballon atterrisse dans les mains d’un Frenchy, et qu’il marque un essai entre les poteaux ».
La place financière de Londres est elle aussi dans l’incertitude totale, après avoir si longtemps cru qu’elle était dans l’UE. Désormais, elle a la certitude de ne plus en faire partie, elle craint de devoir déménager à Paris, ville des transports en grève, des taxis râleurs, et des mangeurs d’escargots.
Ce que temporise cette habitante d’une belle demeure du quartier londonien de Westminster, qui souhaite garder l’anonymat. Contactée par le Goracentre, cette collectionneuse de chapeaux et de tenues très colorées rappelle – forte de sa très longue expérience – « qu’il ne faut jamais sous-estimer le courage des Français : n’oublions pas que ce sont eux qui ont découvert que les escargots étaient comestibles… ». Cette habitante songe même à changer de palais pour emménager dans le château de Versailles, inoccupé depuis plus de 200 ans.
Le Goracentre
