Ça y est, la caravane des Soirées Tricot a pris ses quartiers au Théâtre d’Orléans et envahi les différents lieux de multiples installations de création sonore jusqu’à l’incontournable table de ping pong sonorisée, mais aussi des mini-specacles (attention, nombre de places très limité), comme le Furiosa (ne pas confondre avec le Curiosa) de Florian Satche, Nastasia Berrezaie et Jean-Pascal Retel, dans la caravane rouge devant le Caf’Epémère de l’ami Gérard, ou la Caverne installée dans la salle du Kid. Et bien sur, cette première Soirée Tricot intramuros proposait trois concerts pour se réinitialiser les oreilles.

Les Oreilles en feu
Ce fut d’abord un grand moment de perturbation musicale sous le titre “Plaisir de Vivre” auquel nous conviait le duo Quentin Biardeau (saxo) et Arnaud Rivière (bidouilles sonores) qui, sur une table couverte d’un indescriptible capharnaüm d’objets hétéroclites, de couvercles, ressorts divers et autre grille pain bardés de capteurs en tout genre, produit une galerie d’objets sonores entre le court circuit et l’enceinte qui va rendre l’âme, créant une stupéfiante base rythmique sur laquelle le saxo va tenter d’élaborer les bribes d’une forme mélodique, avec un instrument en pleine décomposition, jusqu’au mégaphone dans le pavillon qui joue bizarrement tout seul… Un grand moment d’exploration sonore dans un laboratoire dont on ne sort pas indemne !

Plaisir de Vivre
Et puis retour à une formation plus instrumentale avec Qööps, formation issue d’une rencontre berlinoise, avec Théo Ceccaldi (violon), Valentin Ceccaldi (violoncelle), Christian Lillinger (batterie) et Ronny Graupe (guitare), pour un moment de fièvre jazzique où la virtuosité des instrumentistes s’intègre dans une rythmique d’une époustouflante précision, et où, entre les délires des deux frères, la guitare se fraie son chemin, le tout structuré par un batteur d’une rigueur absolue.

Qöölps
Fin de soirée avec “Harvest” du trio “Feu Sacré” avec Guillaume Aknine (Guitare) Benjamin Dousleyssier (clarinettes) et Jean-Brice Godet (clarinettes), pour une “récolte de sons” qui part de l’harmonica country pour finir par un trio de guitares, après un voyage où clarinettes et guitare tentent de dialoguer sans nous émouvoir vraiment dans ce contrepoint sonore entre une guitare un peu acide et deux clarinettes toutes en rondeur…

Feu Sacré
Et les Soirées Tricot n’ont pas fini d’étonner nos oreilles !
Gérard Poitou (photos Marie-Line Bonneau)