C’est à un concert entièrement inédit que les auditeurs ont été conviés le 10 janvier à la Halle-aux-Grains de Blois. Le Spirito-Chœur Britten et Vanessa Wagner au clavier ont uni leurs talents pour donner une quasi intégrale des Lieder de Schumann pour plusieurs voix de femmes dans ses op. 69, 91, 114 et 82. Si cette production n’est pas comparable en quantité à celles de Schubert ou Brahms, elle n’a rien à leur envier au niveau de sa qualité.

A l’évidence, il s’agit de pièces pour la plupart postérieures à 1840, l’année au cours de laquelle le compositeur produit plus de la moitié de ses cycles de Lieder. Par exemple, les Drei Lieder op. 114 sont publiés en 1853, l’ultime « année féconde » des dernières inspirations. (Schumann cessa de produire en 1854). Composé de quatre altos et de quatre sopranos, le Chœur évolue avec élégance au gré du contenu poétique des pièces chantées. L’inspiration tourne toujours autour des thèmes chers : la femme aimée, la forêt, la nature en général. Vanessa Wagner, qu’il n’est pas nécessaire de présenter ici, intercale habilement entre les suites des extraits des Scènes de la Forêt op. 82, qui introduisent un élément bienvenu de diversité et s’inscrivent parfaitement dans l’esprit de la soirée.
Le programme imprimé comporte un luxe de détails sur les intervenants, mais se montre plus que chiche concernant le contenu des œuvres. Il est donné dans sa totalité, sans une pause de quelques secondes pour respirer, et c’est fort dommage. Il en résulte de nombreux débuts d’applaudissements, regrettables certes, mais parfaitement explicables : il y a vraiment quelque chose à revoir à ce niveau. A tout le moins, il faudrait un détail des poèmes retenus, et ce serait justice de mentionner les noms de leurs auteurs !
Roger Bouchard.