Au premier abord cela ne sautait pas aux yeux, mais Alain Birnesser qui est parti vendredi à l’âge de 70 ans pratiquait l’humour. A froid. On lui avait fait cent fois le mauvais jeu de mot, “Birnesser à rien de courir”, mais il s’en délectait toujours. En début de carrière à Pithiviers, Alain, on l’appelait “Bibi”, avait pratiqué les vestiaires de rugby et ses troisième mi-temps paillardes.
En fait, derrière son ton bourru se cachait un grand cœur. Mais comme sa culture, il ne l’étalait pas sur des tranches de vie. En 1973, il avait quitté Pithiviers sa ville natale pour descendre à Orléans, au siège de la République du Centre, à Saran, à l’époque Roger Secrétain en était le PDG. Intégré au service des sports, dix ans plus tard, il en devenait le patron. Puis en 1988, il fut nommé responsable du pôle culturel et magazine où il mettait en scène avec bonheur les reportages maison, puis il lança le supplément “sorties” du vendredi. Alain Birnesser aimait dans le désordre, la vie, les copains, sa compagne Pia et ses deux filles Juliette et Lou, son journal. En 2010, Bibi avait quitté le quotidien orléanais, mais il continuait d’exercer ses talents dans le numérique. Salut Alain, tu vas nous manquer.
Ch.B
Homme de culture généreux
Chef du service culture de La République du Centre durant de nombreuses années, Alain Birnesser, patient et à l’écoute, invitant chacun à la découverte de nouvelles technologies, a toujours tenu à mettre avec bonheur et solidarité le travail de ses collaborateurs dans des pages et des suppléments novateurs. “Bibi” était impressionnant de pudeur et de sensibilité. Son amour du journal et sa puissante tendresse pour le monde de la création forçaient le respect de ses équipes. Journaliste multimédia, Alain Birnesser, proche de nombreux interprètes et créateurs, comédiens musiciens et danseurs, a réalisé des témoignages emplis de vérité.
Très belle est notamment sa captation purement personnelle de “On t’appelle Vénus”, solo de Chantal Loïal (compagnie Difé Kako) saisi le 23 novembre 2010 au Centre chorégraphique de Lille. On y mesure combien les images d’Alain Birnesser savent composer l’espace, peindre les gestes et la lumière des artistes, ceux que ce réalisateur écoutait avec admiration et dont il aimait, avec un goût immense de vivre, faire humblement, avec grâce et élégance, partager les élans .
J.-D.B.