Selon le Canard Enchaîné l’addition flambe. “330.000 € de mieux pour Pénélope et 84.000 € pour les enfants », titre à la Une de son édition du 1er février, le volatile, selon ses sources. Chaque jour qui passe ensable un peu plus François Fillon à tel point que certains de ses soutiens songent ouvertement à un plan B pour la présidentielle. Le nom de François Baroin, sénateur-maire de Troyes, président de l’Association des maires de France, ancien ministre du Budget et protégé de Jacques Chirac en son temps circule depuis le meeting de la Villette où il a prononcé un discours enflammé.
Lundi, la journée avait déjà été rude pour les Fillon. Ils ont été entendus séparément pendant cinq heures à Versailles dans les locaux du Groupe d’intervention régional (GIR) par les policiers de l’Office central de Lutte contre la corruption et les infractions financières (OCLCIFF). L’ancien Premier ministre avait lui-même demandé cette audition, assurant vouloir faire la transparence dans l’enquête pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel ouverte depuis mercredi dernier par le Parquet national financier (PNF). Une affaire dans laquelle le candidat à la présidentielle a affirmé qu’il n’avait rien à se reprocher.
Ni badge, ni boîte mail ?
Ces investigations doivent permettre de déterminer si Pénélope Fillon a effectivement exercé une activité pendant les années où elle a été rémunérée comme assistante parlementaire de son mari puis de M. Joulaud à l’Assemblée nationale, de 1998 à 2007 dans un premier temps, puis de 2012 à 2013 quand son mari est devenu député de Paris. L’enquête porte aussi sur l’emploi que Mme Fillon aurait occupé à la Revue des Deux Mondes, rémunérés 5 000 euros brut mensuels entre mai 2012 et décembre 2013.
Mardi matin les enquêteurs ont perquisitionné à l’Assemblée nationale à la recherche entre autre d’un badge et d’une boîte mail d’assistant parlementaire au nom de Pénélope Fillon qu’ils n’auraient pas trouvés, selon certaines sources.
Dès 15 heures ce mardi les bonnes feuilles du Canard Enchaîné faisait grimper les chiffres et attisaient le feu. Alors que jusque-là la somme de « 500.000 euros brut » était évoquée, le Canard chiffrait désormais à “831.440 euros brut la somme perçue par Mme Fillon comme assistante parlementaire de son mari et du suppléant de celui-ci ». À la période 1998-2002 il faudrait ajouter de 1988 à 1990.
« 84.000 euros pour les rejetons »
François Fillon l’a lui-même reconnu, lorsqu’il était sénateur il a employé ses enfants avocats, sauf que lorsqu’il les a employés ils n’étaient pas avocats. Selon le Canard, élu sénateur de la Sarthe le 18 septembre 2005, François Fillon “embauche sa fille Marie dès le 1er octobre 2005 comme assistante de sénateur. Elle touche 3.773 € mensuels puis 3.814 € brut jusqu’au 31 décembre 2006. Le 1er janvier 2007 elle est remplacée par son frère Charles, 23 ans, qui poursuit ses études de droit et touche du Sénat 4.846 euros brut par mois soit 27% de plus que sa sœur aînée ».
F.C.