Comme on le sait depuis Marcel Proust, on n’échappe pas au coup des madeleines et elles frappent quand elles veulent. Il suffit d’un rien pour qu’une sensation enfouie au tréfonds de la mémoire ressurgisse et que le souvenir se dresse devant vous et retrouve toute son actualité.
Par Gérard Hocmard
Ce genre de retour arrière vient de m’arriver deux fois en deux jours. Il a suffi d’une photo dans la presse d’un homme –apparemment candidat à l’élection présidentielle– en train d’écouter La Marseillaise les yeux clos et la main sur le cœur pour que je me retrouve en présence d’une Américaine écoutant debout à côté de moi son hymne national dans un stadium de Cincinatti au moment où allait commencer un match de base-ball. L’attitude m’avait frappé à l’époque puisque chez nous l’hymne national s’écoutait au garde à vous et de préférence les yeux ouverts pour mieux voir l’étendard sanglant et le sang impur. J’avais jugé que la transe et la main sur le cœur faisaient plutôt « chiqué ».
L’autre image, celle d’une poignée de main en première page de la presse d’aujourd’hui m’a – je ne sais pourquoi – renvoyé aux jours heureux où les galopins que nous étions attendaient l’annonce de la mise en onde par Pierre-Arnaud de Chassipoulet marquant la fin de Signé Furax, le feuilleton radiophonique de Pierre Dac et Francis Blanche dont nous n’aurions pas raté un épisode, pour partir aussitôt en courant à l’école. Je ne sais pourquoi, alors que je n’ai pas retrouvé les autres noms, m’est tout de suite revenu celui de deux protagonistes de ce feuilleton, « les frères Fauderche ».
La mémoire vous joue de ces tours !