A peine élus les nouveaux députés doivent quitter leurs circonscriptions pour se rendre au Palais Bourbon afin de s’y faire connaître du personnel de l’Assemblée nationale et de se familiariser avec les lieux. Un bureau et tous les attributs d’un élu de la nation (cocarde, serviette, carte nominative avec photographie, badge, etc) leur seront attribués. L’arrivage des nouveaux a commencé dès ce lundi mais le gros des troupes est pour demain mardi 20 juin.
Les débutants n’auront qu’une semaine pour prendre leurs marques car la première séance publique dans l’hémicycle où chacun se sera vu désigner une place aura lieu le 27 juin, jour aussi où il sera procédé à l’élection du président de l’Assemblée nationale, l’homme ou la femme (Laure de la Raudière LR Eure-et-Loir, aurait, parait-il, une chance) qui dirigera les débats depuis le perchoir. Le président de l’Assemblée est le quatrième personnage de l’État.
Emmanuel Macron a souhaité qu’il ait une forte expérience parlementaire. Son « origine » politique sera également prise en compte. Elle pourrait s’avérer déterminante pour la constitution des majorités nécessaires lors du vote des projets de loi « sensibles » à venir. En plus de celui de Laure de la Raudière circulent aussi les noms de François de Rugy (ancien co-président du groupe ELV (Loire-Atlantique) et de Thierry Solère (Hauts-de-Seine) un des chefs de file des LR compatibles avec LREM.
Tout aussi importante sera, dans la foulée, l’élection des présidents de groupe. Le député sortant PS de la Manche, Stéphane Tavert, réélu sous l’étiquette LREM pourrai y prendre la tête du groupe LREM. On parle aussi de Benjamin Griveaux, député de Paris et actuel porte-parole de LREM. A droite comme à gauche la situation est très complexe et en attente de clarification, d’explosion ou de regroupement.
Le 29 juin aura lieu la première conférence des présidents. Elle réunit le président de l’Assemblée, les vice-présidents, les présidents de groupe, ceux des commissions et le ministre des relations avec le Parlement, probablement Christophe Castaner, réélu député dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ensemble ils établiront le calendrier du travail parlementaire.
Une session extraordinaire se tiendra à partir du 1er juillet jusque, semble-t-il, au 4 août sur convocation du président de la République et à la demande du Premier ministre. Si besoin elle peut être prolongée.
Déclaration de politique générale

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Le 4 juillet, dans une séance solennelle le chef du gouvernement prononcera, depuis la tribune, sa déclaration de politique générale que répercutera au même moment au Sénat le ministre d’État le plus élevé au gouvernement, François Bayrou. Cette déclaration constitue l’acte fondateur de la législature et donne la ligne programmatrice de la politique menée. Aussi, le premier ministre engagera-t-il la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée et demandera-t-il l’approbation du Sénat. Les élections législatives lui ayant donné la majorité, il est assuré d’une approbation générale. Cependant il sera intéressant de constater qui s’y opposera et combien le feront.
Trois grands textes à venir
Les députés dont pour la première fois 223 femmes soit 38, 65% de l’hémicycle commenceront leurs travaux dans la deuxième semaine de juillet par l’examen du projet de loi sur la lutte contre le terrorisme avec le maintien de l’état d’urgence ou non. Viendra ensuite la loi Bayrou sur la moralisation de la vie politique qui aura préalablement été examinée au Sénat les 10 et 11 juillet. Enfin dans la deuxième quinzaine de juillet, l’Assemblée et le Sénat se prononceront sur la loi d’habilitation destinée à autoriser le gouvernement à procéder par ordonnances pour réformer le droit du travail.
F.C.