Seule sur scène au Théâtre de la Tête Noire à Saran (Loiret) les 15 et 16 mars derniers, Leila Anis a exploré avec « Les Monstrueuses » la place et la condition de la fille dans une famille, à travers une lignée féminine auto-fictionnelle. C’est poétiquement beau, fort et par dessus tout, émouvant.
Partant de sa propre généalogie, Leila Anis va ainsi revisiter l’histoire d’une lignée de femmes à travers la question de la transmission d’une mère à sa fille ou du scandale de famille : « C’est la poursuite de mon travail sur le rapport de la mémoire dans la filiation, le rapport mère-fille, qu’est-ce que c’est que d’être une fille dans une famille ? ».
Ainsi, nous sommes en 2008, Ella a 30 ans et apprend qu’elle est enceinte. Alors qu’elle perd connaissance devant le laboratoire d’analyse, mère, grand-mère, arrière-grand-mère et ‘majnouna’ (l’errante aux pieds nus, l’esprit…) vont arriver à elle et se révéler parfois plus fortes et modernes que jamais.
Une pièce bien écrite, dans une traversée du XXe siècle, dont il émane force et poésie, doublée d’un jeu juste que l’on sent éprouvant pour la comédienne et très émouvant.
E.B.
“Les Monstrueuses”
Compagnie de l’Œil Brun Mise en scène Karim Hammiche.
Avec Leïla Anis et Karim Hammiche.
Jeudi 15 et vendredi 16 mars 2018
Théâtre de la Tête Noire 144 Ancienne Route de Chartres, 45770 Saran
http://www.theatre-tete-noire.com/