D’une salle de classe dans l’Orne jeudi au palais de Chaillot, face à la tour Eiffel, les deux prises de paroles du chef de l’Etat n’avaient qu’un seul but : répéter aux Français qu’Emmanuel Macron mène une politique, la sienne, il est vrai annoncée pendant sa campagne, et que quoi qu’il se passe, il n’en changera pas. Au bout d’un an il est au milieu du gué et entend effectuer jusqu’au bout à sa manière sa traversée.
Les Français sont prévenus rien ne l’arrêtera puisqu’ils l’ont élu en pleine connaissance de cause. Du haut de l’estrade, comme jadis les maîtres d’école à leurs bien sages élèves, leur Président s’est adressé à eux, faisant sienne, la méthode de Giscard d’Estaing qui aimait aller chez les gens, celle de Jacques Chirac qui affectionnait les conversations au coin du feu ou encore d’Edouard Balladur qui délocalisait le conseil des ministres à Mende en Lozère. Une méthode du vieux monde auquel s’est essayé le chef du nouveau monde proclamé. A-t-elle atteint son but ? Pas si sur si j’en crois les propos plusieurs fois entendus samedi matin sur le marché aux Puces d’Orléans, « Macron nous a dit merci mais qu’est-ce qu’il espère avec son merci après nous avoir fait les poches ».
Sur le ring
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De l’interview patelin de Jean-Pierre Pernaud, on est passé dimanche à un match de boxe entre un président qui sait encaisser et deux journalistes pugnaces pour qui aller à la castagne est le jeu favori. Il en est résulté un très long engagement brouillon. Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel étaient beaucoup plus préoccupés par leurs questions que par les réponses d’Emmanuel Macron. Pas une fois ils n’ont désigné par son titre de président de la République, ce qu’il faut regretter car c’est rabaisser la fonction. Dans cette prestation sans fil conducteur où l’évasion fiscale et les frappes en Syrie ont tenu plus de place que le quotidien des Français, le chef de l’Etat n’a eu cesse de rappeler qu’il était à la barre mais il a eu bien du mal à dérouler la pédagogie promise. Les vraies préoccupations actuelles que sont, les grèves, l’évacuation de Notre Dame des Landes, où l’agitation dans les facultés traitée d’un simple revers de main, sont arrivés bien tard.
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D’un bout à l’autre de l’entretien Emmanuel Macron a montré sa ténacité, son habileté à tenir tête et annoncé qu’il n’y aurait pas de nouvelle taxation ou imposition d’ici la fin du quinquennat mais qu’on pourrait songer à une seconde journée travaillée sur les jours fériés pour financer les ephads qui manquent cruellement d’argent et qui vont être amenés à se développer. Pas une taxe, pas un impôt mais à l’intention des seuls salariés une forme moderne de la corvée d’ancien régime qui obligeait les seuls ouvriers et paysans à donner une ou plusieurs journées de travail pour empierrer ou paver les routes. Droit dans ses bottes Emmanuel Macron !
F.C.