En réponse à l’appel de l’intersyndicale CGT, SUD, FSU et Unef, des manifestants issus de nombreux corps de métiers, privé, public ou étudiants, ont pris part à cette manifestation.

Le rendez-vous était donné à 10 h, place de la République à Châteauroux. Rapidement, sur les pavés, les drapeaux ont commencé à fleurir. CGT, FSU, SUD et Unef, les quatre syndicats qui ont appelé à ce rassemblement, étaient en premières lignes, soutenus par des militants du Parti Communiste Français, de Lutte Ouvrière et quelques Insoumis.
Dans le cortège, de nombreux secteurs de la fonction publique étaient représentés, ainsi que des employés du secteur privé. Cheminots, professionnels de la santé, de l’Éducation nationale, étudiants, retraités, ouvriers de la métallurgie… Aux côtés des cheminots, les agents du réseau routier, solidaires, ont donné de la voix. « Nous nous inquiétons des décisions qui sont prises qui ne vont pas dans le sens de la qualité du réseau. Avec le désengagement du fret de la SNCF, on rajoute de plus en plus de poids lourds sur les routes, mais sans aucune compensation. Le réseau se dégrade et on manque d’investissements à long terme » déplore Raphaël Tillie, secrétaire départemental de la SNPTRI-CGT (Syndicat national des personnels techniques des réseaux et infrastructures). Comme beaucoup, ils sont inquiets sur l’avenir de leur statut. Des discussions doivent être engagés au gouvernement le 4 mai.
“Se mobiliser pour l’avenir des étudiants”
Les membres du CIO (Centre d’Information et d’Orientation) partagent le même sentiment. « Notre structure est menacée de fermeture par l’État. Si cela se concrétise, il n’y aura plus de lieux d’accueil pour les jeunes, leurs familles et les adultes en reconversion qui cherchent une orientation » explique Yann Groyer. Les neuf membres de l’équipe castelroussine ont défilé aux côtés des enseignants et des étudiants. Malgré l’approche des partiels, une dizaine de jeunes, inscrits au Centre d’études supérieures de Châteauroux, antenne de l’université d’Orléans, a participé pour exprimer son refus d’un système sélectif à l’entrée des facs, comme l’explique Vincent Rivassou, responsable Unef Châteauroux. « Se mobiliser pour l’avenir des étudiants, c’est le plus important. Car même ici, nous serons impacté comme nous dépendons d’Orléans. Mais l’université s’est positionnée, elle a choisi de ne refuser aucun dossier qu’elle recevra. »
Après un parcours d’un kilomètre et demi, la manifestation s’est, exceptionnellement, terminée devant la gare de Châteauroux, à défaut de la préfecture. « Puisque le gouvernement ne nous entend pas, nous faisons un appel à la population pour soutenir notre combat » a expliqué Jean-Claude Durandeau, secrétaire CGT Cheminot dans l’Indre. Dès le matin, il avait d’ailleurs pu constater cette inclinaison de la part d’automobilistes que lui et ses collègues cheminots ont interpellé pendant une heure et demi. De 7 h 30 à 9 h, une vingtaine d’entre eux a distribué 2 500 exemplaires du journal produit par leur maison-mère parisienne. Une information complète sur les positions que défendent les cheminots et leur vision de leur métier que de nombreux automobilistes ont volontiers accepté. Certains ont même fait preuve de générosité en contribuant, sous forme de dons, au combat des cheminots.
La mobilisation du matin s’est achevée vers 12 h, avec les prise de parole des représentants des différents syndicats, appelant, notamment, aux retraits des ordonnances, de l’abrogation des lois El-Khomri et Rebsamen…
Des mouvements dans toute la région

Manifestation cheminots à Orléans
Cette mobilisation, la 15ème en moins d’un an, a été très inégalement suivi dans la région. Tours a réuni le plus avec entre 3000 et 6000 personnes, parmi lesquels les lycéens étaient très présents. Le cortège, parti de la Place de la Liberté à 10 h, s’est rendu à la gare où le défilé s’est dispersé. Il a été suivi d’une « manifestation sauvage » menée par des lycéens, qui a pris fin vers 14 h. Plusieurs lycées sont restés bloqués une partie de la journée, Vaucanson, Grandmont, Balzac, Victor Laloux, Paul-Louis Courier… Ce fut également le cas à Blois, au lycée Camille Claudel. Dans le cortège, parti à 15 h de la place de la République, 500 personnes étaient présentes selon la police et 600 selon les syndicats. Le matin, ils étaient près de 550 à Romorantin et environ 140 à Vendôme. A Orléans, environ 1100 personnes, acteurs de la santé et du social, étudiants, membres des finances publiques, des affaires culturelles, enseignants et retraités, étaient rassemblés sur le parvis de la cathédrale, avant d’entamer un parcours à travers les rues Jeanne d’Arc, de la République pour finir devant le bâtiment de la Sernam Centre, boulevard du Québec. A Bourges, 500 manifestants étaient rassemblés. Dans l’Indre, une seconde mobilisation prévu à Argenton-sur-Creuse a réuni une centaine de personnes.
Morgane Thimel