Le programme de la saison 2018-2019 du CDN () a été dévoilé jeudi soir au théâtre d’Orléans. Séverine Chavrier, directrice du CDN, a présenté les pièces et les temps forts de l’année à venir. Avec beaucoup plus d’artistes féminines, cette saison met le théâtre international est l’honneur.

Severine Chavrier (archive)
C’est seule en scène que la directrice du CDNO a présenté jeudi 31 mai la programmation 2018-2019. Pour une fois, les artistes n’étaient pas là pour présenter leurs pièces, ce qui va peut-être compliquer le choix des pièces à voir pour les abonnés, qui étaient venus en nombre. Entre octobre 2018 et mai 2019, ce sont près de 22 pièces et performances qui seront jouées sur Orléans.
Pour sa deuxième saison en tant que directrice du CDNO , Séverine Chavrier souhaite casser la distance entre acteurs et spectateurs et surtout questionner le monde dans lequel nous vivons. Voici donc une saison résolument internationale, avec des spectacles et des comédiens venant des quatre coins du globe. « Il y a vraiment une volonté d’entendre la musique des langues et de connaître l’état du monde, de savoir aussi quel théâtre se joue dans quel pays, » explique-t-elle. « Pour une fois, la programmation est également majoritairement féminine, on écoutera les voix des femmes ».
Une saison résolument internationale
Au cours de l’année, plusieurs spectacles se joueront hors les murs, notamment les pièces tout public Capuche (qui prendra place à la Médiathèque) et la Gâchette du bonheur (joué au théâtre Gérard Philipe). A noter aussi que la dernière pièce de l’année, Blablabla est également tout public.
Le cinéma s’invite pour cette saison dans de nombreux spectacles. Dans Festen, qui sera joué en mai, et qui est l’adaptation théâtrale du film du même nom. Dans Infidèles également, de la troupe TG Stan, un collectif flamand qui s’inspire d’écrits de Bergman pour créer une pièce très brechtienne. Imitation of life, programmée en octobre, est quant à lui mis en scène par un réalisateur Hongrois, Kornel Mundruzco, qui a été primé plusieurs fois à Cannes. Enfin, la Serbe Sanja Mitrovic utilisera dans My revolution is better than yours, des films documentaires pour nous questionner sur la réalité occultée des révolutions.
Focus sur une comédienne espagnole un peu sorcière
Mais la pièce qui va faire du bruit est sûrement celle de l’Espagnole Angelica Liddell, qui a décidé d’adapter le roman La Lettre écarlate de Nathanaël Hawthorne. Performeuse dans l’âme, cette comédienne-metteuse en scène- écrivaine entretient un rapport quasi-mystique au théâtre, qui se traduit parfois par l’excès. Passée au festival d’Avignon et à l’Odéon, elle n’hésite pas, sur scène, à se scarifier, se faire elle-même des prises de sang, ou encore boire de la bière jusqu’à n’en plus pouvoir. Considérée comme « une sorcière qui envoûte », elle s’attaquera justement à l’histoire d’une des sorcières de Salem. Le projet de cette pièce, appelée The Scarlett letter, est une première mondiale puisqu’elle sera créée à Orléans même. Préparez-vous donc à une véritable expérience.
Enfin, le festival Soli reviendra, mais cette fois-ci en deux parties, étalées sur deux semaines, du 17 au 25 janvier. Exclusivement féminins, les performances et solos seront très politiques et engagés. On remarque avec plaisir que la performeuse Marion Siefert (très appréciée cette année avec sa pièce au festival Soli ()) sera de retour avec Le Grand sommeil.
A noter que la seconde partie de l’édition 2018-2019 sera plus classique et aura sa propre présentation en janvier.
VM
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