En 2013, François Hollande devra marcher sur des oeufs (photo d’archives).
L’exercice était attendu, convenu, rituel, c’était les voeux du Président de la République au pays. Pour François Hollande une première. Avait-il le trac avant de se soumettre à l’oeil de la caméra? Possible. Un peu de décontraction est apparue au tournant de la troisième phrase prononcée dans un décor calculé, le drapeau français côtoyant celui de l’Europe qui a surmonté la crise aiguë de l’euro sur fond de verdure élyséenne, la verdure de la douce France.
Capitaine du paquebot France lent à la manœuvre François Hollande s’est montré fidèle à lui-même, tel qu’il s’affiche depuis sa prise de fonction, lucide, volontaire, le regard tourné vers l’avenir. La situation ayant été évaluée et le diagnostic établi, pour aussi grave et mondiale que soit la crise économique il faut tenir le cap. Et il le tiendra. Le chômage doit courber l’échine, la compétitivité et l’emploi reprendre des couleurs. Il donne un an aux Français pour constater l’inflexion. Pari pris, pari à gagner. Rendez-vous à l’aube de 2014.
La droite a aussitôt crié à l’immobilisme et à l’absence de vision présidentielle. Pourtant la cravate de l’hôte de l’Elysée était droite alors que celle de l’adversaire de Nicolas Sarkozy était de travers. Plus sérieusement les partis d’opposition devraient se rappeler que lorqu’en 2003 le chancelier social -démocrate Gerhard Schröder a lancé son plan 2010 qui a sauvé l’économie de son pays, leurs homologues allemands ont adopté un profil bas.
Refusant tout voeux pieux , le chef de l’Etat a fait appel à l’action de tous, chacun à son niveau. Pas une seule fois il n’a fait référence à l’environnement. Dommage.Celui-ci aurait pu trouver sa place dans les huit minutes trente destinées à convaincre que la bataille pour l’emploi est bel et bien engagée.
Françoise Cariès