Que devient Claude Roiron ? Souvenez-vous : l’ex présidente socialiste du Conseil général d’Indre et Loire s’était vu subtiliser son siège par sa « camarade » Marisol Touraine lors des dernières élections cantonales alors même qu’en menant la bataille électorale, elle avait fait gagner deux cantons à sa majorité. Un an après cette très amère déconvenue, elle remontait sur le ring pour tenter d’emporter le siège de député de la 5ème circonscription.
C’était alors son troisième face à face avec Philippe Briand, maire de Saint Cyr sur Loire, député UMP sortant, alors trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy et bénéficiant de l’appui de tous les ténors de l’ancienne majorité présidentielle, pressés de venir soutenir leur candidat en Touraine tous les quatre matins. Malgré une très belle campagne dont tout le monde a souligné à la fois l’originalité et la convivialité et des résultats plus qu’honorables, la candidate PS n’a pas réussi à faire barrage à la grosse artillerie alignée devant elle. Il faut dire qu’elle n’a pas bénéficié d’un grand soutien de son parti, qui, sur le plan local, n’a guère cessé de lui mettre des bâtons dans les roues.
« Trop cassante, trop autoritaire, elle s’est fait beaucoup d’ennemis » entend-on dire fréquemment. Ce désamour ne serait-il pas plutôt dû au fait qu’elle n’a pas accepté le joug qu’on voulait lui imposer ? Très vite en effet après son élection à la tête de l’exécutif départemental, des divergences sont apparues dans le « couple » qu’elle semblait former avec son mentor, l’omni-puissant maire de Tours.
Le tramway, une pomme de discorde avec Jean Germain.
Autour du tramway tout d’abord, de l’aéroport ensuite, son refus de mettre sans cesse la main au portefeuille départemental pour alimenter les caisses de l’agglo ou dans le cas de l’aéroport pour financer avec de l’argent public un acteur privé des vols low cost a fort agacé les édiles locaux.
Son parler franc, pas toujours exempt il faut bien le dire de maladresse, n’était pas du ton habituellement adopté en Touraine où l’on a tendance à préférer les discours consensuels. Son opiniâtreté et son appétit de travail souvent pris pour de l’arrogance. Sa méfiance vis-à-vis de certaines sphères d’influence considérée comme un acte de rébellion inadmissible. Une addition de défauts qu’elle a payée le prix fort.
Proche de Laurent Fabius
Suffisamment cher pour être dégoûtée de la politique ? Pas si sûr ! Nommée au bureau national du PS en novembre dernier, celle qui se dit fière d’être une amie de longue date de Laurent Fabius avec lequel elle a travaillé quand il était président de l’Assemblée Nationale, a ainsi repris le chemin du national pour défendre les idées d’un courant toujours très actif au sein du parti. Et il y a fort à parier qu’elle ne s’en tiendra pas là. On pourrait bien la retrouver sous peu, prête à ferrailler à nouveau, lors des prochaines élections européennes, avec le probable soutien actif du Ministre des Affaires Etrangères. Une nouvelle aventure qui conviendrait parfaitement à cette femme dont les habits actuels de « simple » inspecteur d’académie semblent un peu trop étroits. Et tant pis pour tous ceux qui auraient préféré la voir rangée des cadres du PS. Ce ne sera probablement pas pour cette fois-ci !
Anne-Marie Delahaye
– La “Germanie”, le pays de Jean Germain, le tout puissant sénateur-maire de Tours.