Les opposants au mariage homosexuel, projet de loi Taubira, escomptent des centaines de milliers de personnes à la manifestation (dont des centaines de la région Centre) qu’ils organisent dimanche à Paris. Amenée par l’humoriste catholique Frigide Barjot épouse de Basile de Koch, le collectif “La Manif pour tous” a prévu trois cortèges qui partiront à 13 heures de la Porte Maillot, de place d’Italie et de Denfert-Rochereau pour rallier le Champ-de-Mars”. Les manifestants sont appelés à venir en “bleu, blanc, rose, Code civil en main”. Le cortège sera conduit par 45 chars jusqu’à un podium de 12 mètres de large avec des animations musicales et des prises de paroles des organisateurs, de simples citoyens, de parlementaires et de maires.
Interview
Le grand public vous découvre alors que vous êtes la cible de beaucoup d’attaques. Qui êtes-vous Frigide Barjot?
Il est vrai que j’aime faire la fête à fond. Je ne me suis jamais droguée mais je bois en faisant la fête.J’ai labouré les dancefloors. Je suis montée sur les tables et je continuerai. Non je n’appartiens pas à l’extrême droite. J’ai été au RPR jusqu’en 1993. J’en suis partie parce que j’ai été déçue. Pour moi l’important c’est mes convictions et je ne les y retrouvais plus. Non je n’ai pas écrit les discours de Charles Pasqua c’est mon mari et à la fin de sa vie mon père était copain, seulement copain, avec Jean-Marie Le Pen.
Pourquoi cet engagement contre la loi Taubira?
Parce que je suis femme, une épouse qui assure sa filiation et que j’entends rester cela dans le cadre du droit civil français. Mes deux plus beaux orgasmes sont Bastien et Constance, mes deux enfants. J’ai toujours eu le désir de me reproduire, même lorsque je vivais avec mon copain homosexuel. Je voulais inscrire cette trace dans ma continuité . J’ai pris la décision de procréer le jour où mon père est mort.
Parce que je suis une citoyenne qui vit au cœur de la cité. Je suis engagée et je me rends compte que la communauté nationale est en danger. Aussi je mets ma petite notoriété d’amuseuse publique au service d’une cause qui concerne les générations futures. J’ai le sentiment d’une incompréhension qui va changer la définition de l’être humain. Cette loi pourrait empêcher la mention sur l’état civil des origines masculines et féminines d’un enfant qui donc, n’en aurait pas connaissance.
Mais les sondages affirment que 60% des Français sont pour le mariage homosexuel...
Le mariage c’est l’amour et l’union. Or chez les homos il y a l’amour pas l’union. La société française n’est pas démocratique. Elle est dominée par une chape de plomb idéologique. Tout passe par les mass-media populaires qui inculquent aux gens ce qu’il faut penser. Je veux soulever le couvercle, fédérer les contre-paroles et affirmer la liberté de parole et d’opinion
Quelle est pour vous cette contre-parole?
Les homosexuels peuvent se révéler de très bons parents, d’excellents éducateurs mais ils ne peuvent fournir les origines. Je suis hostile au don de sperme anonyme et à la procréation médicale assistée. La loi Taubira est une loi bâclée. Il faut réfléchir à un acte qui consacre le couple homosexuel, une union civile, et à la possibilité d’une adoption simple. Je suis hostile et tous ceux qui organisent la manifestation avec moi à tout changement de la filiation. Tout cela réclame un débat qui n’a pas eu lieu quoi qu’en dise François Hollande, lequel n’a été élu, in fine, que par 38% des Français. Cette affaire ne concerne que quelques 4 000 couples pour lesquels on veut tout changer. Ce n’est pas sérieux.
Pourquoi vous êtes-vous engagée dans cette démarche et jusqu’où comptez-vous l’accompagner?
Il n’était pas possible de laisser pareille cause à Civitas (mouvement dont le but est la restauration de la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ). J’ai donc pris la main. L’église mobilise sur sa doctrine qui est la vie et a trouvé sa juste place dans ce combat. Tous ensemble, il nous faut réfléchir et pas seulement marcher.
Quand me retirerai-je? Je ne sais pas mais il arrivera un moment où il reviendra aux professionnels et au législateur de prendre la suite.
Pour organiser un tel rassemblement il faut de l’argent. D’où vient-il?
Pas de moi, je n’en ai pas les moyens. Je vis de mes cachets, des revenus de mon livre “Touche pas à mon sexe” paru chez Mordicus mais il ne coûte que 5 euros donc ce n’est pas grand chose et de la plume de mon mari Basile de Koch. Nous avons les dons des participants, nous faisons des quêtes ici et là et pas dans les églises. C’est là notre financement.
Recueilli par Françoise Cariès