C’est comme beaucoup d’autres sujets (les gens du voyage, la construction de logements HLM, les SDF…), la rigueur, on est pour, du moment qu’elle s’applique plutôt aux autres !
C’est en tous cas comme cela qu’elle paraît être vue au Conseil général d’Indre et Loire. Jugez plutôt. Alors que Jean-François Delage, Préfet d’Indre et Loire, annonçait il y a une quinzaine de jours qu’il renonçait à la pourtant très prisée cérémonie des vœux par souci d’économie, alors que nombre de collectivités depuis l’année dernière déjà ont pris la même décision jugeant qu’en cette période de crise, l’argent public devenu si précieux, devait être mieux utilisé, la réception donnée hier soir à l’Hôtel du département tourangeau a surpris certains invités, sans doute de caractère ombrageux.
Le préfet tique
Sur la place située devant l’entrée, un praticable digne de grandes scènes culturelles supportait des projecteurs destinés à illuminer la façade du bâtiment. Une débauche de lumières dont le caractère esthétique n’est pas à remettre en cause mais qui, en cette période d’austérité, avait de quoi surprendre. Le Préfet lui-même, invité comme les autres personnalités locales, aurait « tiré le nez » devant cette innovation peu opportune.
Cette formule était d’autant plus surprenante qu’à l’inverse, les cartes de vœux de l’institution, pour lesquelles chaque année pourtant les uns et les autres rivalisent d’ingéniosité et d’originalité, étaient réduites à leur plus simple expression. Le Conseil général d’Indre et Loire avait en effet opté pour des cartes de l’Unicef, au caractère minimaliste. Ce qui d’ailleurs seyait mieux à la personnalité très discrète du nouveau président, Frédéric Thomas.
Comment expliquer cet écart au caractère trop spectaculaire autrement que par une grossière erreur de communication, et par-delà une erreur politique dont l’addition se chiffrerait aux alentours de 25 000 à 30 000 euros supplémentaires par rapport au budget des cérémonies de vœux précédentes. Une somme qui aurait sans doute été mieux employée à soutenir la politique sociale du département, lourdement mise à contribution ces temps-ci.
Ch.B