Benoît Quennedey, un espion de la Corée du Nord au Sénat?

Incroyable et pourtant bien vrai. Benoît Quennedey, un des administrateurs de l’architecture, du patrimoine et des jardins de la Haute assemblée a été arrêté dimanche soir alors qu’il rentrait d’un week-end dans sa famille à Dijon par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Placé en garde à vue à Levallois-Perret cet homme de 42 ans est soupçonné d’avoir transmis des informations confidentielles au profit de la dictature Nord-coréenne.

D’autant plus stupéfiant pour le Sénat que ce haut fonctionnaire n’a pas accès de par ses fonctions à des dossiers particulièrement sensibles. Son bureau n’est pas à l’intérieur du palais du Luxembourg proprement dit mais à quelques distances, le long du jardin sur le boulevard saint-Michel.

Le Sénat sidéré

Au Sénat on est d’autant plus sidéré qu’il n’y a pas de groupe d’amitié franco-coréen et que tous les groupes d’amitié ne sont composés que de sénateurs. Cependant dans le petit cercle des observateurs de la Corée du Nord en France, Benoît Quennedey est bien connu pour être un chantre d’une vision emphatique de cette dictature dans laquelle il s’est rendu à sept reprises et encore en septembre dernier. Il préside à Paris une association France-Corée du Nord.

Pour Benoît Quennedey, un temps proche des radicaux de gauche, la Corée du Nord est une passion ancienne, déjà revendiquée et affichée au temps de sa scolarité à l’ENA (promotion René Cassin 2001-2003). Promoteur d’une croisade contre la « désinformation » sur le régime des Kim, il a publié l’an dernier chez Delga un essai intitulé « La Corée du Nord cette inconnue ».

D’après un spécialiste de la Corée du Nord Quennedey « était sous surveillance depuis longtemps. Il a donc dû transmettre des informations pour que la DGSI intervienne. Rarement les informations transmises sur un pays donnent lieu à un tel traitement médiatique ». Cette arrestation intervient dans un contexte particulièrement tendu entre Paris et Pyongyang.

Dans un communiqué la présidence du Sénat a immédiatement réagi. Elle a autorisé la perquisition du bureau de Benoît Quennedey et entend laisser à la justice le temps de suivre son cours dans la sérénité. Parallèlement elle a demandé à deux secrétaires généraux du Sénat d’établir un rapport complet sur les activités et les fautes qu’il aurait pu commettre en relation avec ses fonctions. Sur la base des conclusions de ce rapport et conformément au règlement intérieur du Sénat, M. Quennedey est provisoirement suspendu de ses fonctions. Par ailleurs si les faits incriminés étaient avérés, le Sénat pourrait se porter partie civile.

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