Orléans : les avocats « continuent le combat »

Les avocats sont toujours en grève, le 12 décembre en matinée ils se sont rassemblés devant le TGI d’Orléans avant d’entamer une marche en direction de la préfecture où une délégation devait être reçue. Dans le viseur : la réforme de la justice de Nicole Belloubet qui ne passe pas.

Robes noires ou gilets jaunes ? Presque… les avocats manifestent, mais pas dans la boue des ronds-points et pas non plus affublés de gilets fluo. Devant le tribunal de grande instance d’Orléans rue Bretonnerie, les barreaux de Tours, Blois et Orléans étaient rassemblés mercredi 12 décembre vers 10h pour manifester leur mécontentement face à la réforme de la justice conduite par leur ministre de tutelle, la garde des sceaux Nicole Belloubet. « Risque d’aggravation des déserts judiciaires ; entrave dans l’accès à la justice ; surcoût pour les justiciables ; fin des jurés pour juger des crimes ; fin des procès réparateurs ; plaintes en ligne ; gestion administrative des affaires familiales par la CAF ; recours à la médiation généralisées et payante pratiquée par des structures privées à distance… ». Les revendications portées par les avocats visent à défendre « les fondements de la démocratie », nous explique Me Catherine Gazzeri, bâtonnier du barreau de Tours. « Certains JAF (juges aux affaires familiales) ont revu leur position : au début ils trouvaient que de faire régler des questions d’ajustement de pensions alimentaires par la CAF était plutôt une bonne chose, face au surcroît de travail que ça génère. Mais la justice doit être rendue par un juge indépendant et impartial ! Où a-t-on vu que l’ordonnateur soit également le payeur ? » s’interroge-t-elle.

Me Christophe Rouichi, bâtonnier d’Orléans, demande aussi que soient refusées « les audiences tardives, vers 21h, au cours desquelles on nous demande d’écourter nos plaidoiries… La justice a besoin de moyens, la réforme ne nous en donne pas. On déjudiciarise ! Nous sommes là pour plaider et défendre les justiciables ». « On assiste à une confiscation du débat parlementaire, dans quelques temps on la Cours européenne des droits de l’homme (CEDH) condamnera la France une fois de plus à cause de notre faible niveau de justice » ajoute encore Me Gazzeri. « Continuons notre combat ! Ce qu’entend le gouvernement, c’est ce qui se passe sur les réseaux sociaux, alors allons-y, communiquons, partageons photo et vidéos ! ».

« Justiciable, je suis avocat, quand je pense à moi, je pense à toi. Je me bats pour l’état de droit, la justice sans âme, moi j’en veux pas. La justice sans juge ne passera pas ». C’est sur une reprise de la chanson des « Restos du cœur » que les avocats – environ 70-80 – ont marché vers la préfecture en empruntant la rue de la République et la Place du Martroi où la grande roue du marché de Noël semble imperturbable… Comme la garde des sceaux ?

F.Sabourin

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