Européennes : Ségolène Royal dit non au PS

Ségolène Royal ne sera pas tête de liste d’une gauche rassemblée pour les européennes. Elle ne sera même pas présente sur une liste en mai prochain.

« J’avais posé comme condition de pouvoir structurer et créer une convergence et un rassemblement des écologistes, de la gauche, des démocrates, de la société civile également. Ces conditions ne sont pas remplies puisqu’un certain nombre de partenaires ont refusé donc je reprends ma liberté de ne pas être candidate; mais je reste dans le jeu des européennes au sens où  nous avons commencé à faire face aux défis qui sont devant nous: l’urgence climatique, l’urgence sociale, l’urgence démocratique, la montée des nationalismes », a-t-elle annoncé et expliqué au micro de France Inter ce vendredi matin, mettant fin à un feuilleton de plusieurs semaines où elle a tenté de s’imposer comme une tête de liste d’une gauche qui aurait pu aller du PS au PCF en passant par les écologistes et par Génération.s, le mouvement de Benoît Hamon.

Voilà qui complique la préparation des élections européennes pour le parti socialiste et son premier secrétaire Olivier Faure.  Depuis des mois il  s’employait à mettre sur pied cet échafaudage  avec en rêve Ségolène Royal à sa tête.  Fin 2018 il avait  déjà essuyé une fin de non- recevoir de Benoît Hamon (Générations.s et de Yannick Jadot (EELV). Ce matin  l’ancienne candidate à la présidentielle de 2017a mis par terre ses dernières espérances.

Les regrets de Ségolène

L’ancienne ministre s’est montrée « désolée que cette union ne se fasse pas. Au départ ce n’était pas mon idée, on est venu me solliciter, j’ai regardé si j’avais la capacité de rassembler, mais cette main tendue n’a pas été saisie », a-t-elle conclu mettant en cause dans son refus,  les nommer Yannick Jadot (EELV) et Benoît Hamon (Génération.s). « Qu’ils prennent leurs responsabilités. Ils auront des comptes à rendre. Ce choix politique est une faute au moment du basculement vers le pire ou le meilleur ». Cependant si elle se refuse de prendre la tête de liste qu’on lui proposait, Mme Royal entend rester dans « le jeu européen ». Elle affirme même  sans dire laquelle qu’elle pourrait « soutenir une liste ».

La grande solitude d’Olivier Faure

Le PS qui comptait sur la notoriété de Ségolène Royal  se trouve désormais fort  dépourvu. Si personne ne veut de Ségolène Royal, personne ne semble vouloir du PS. « Qu’aurons-nous gagné à ces divisions? », s’interroge Olivier Faure qui parle sans détour de « la gauche la plus bête du monde ». Bien sur le parti socialiste se doit de mener campagne  pour les Européennes mais avec qui pour tirer la liste ?

Dans sa grande solitude, le patron du parti socialiste ne demeure pas inactif. Le 15 janvier il réunira les élus socialistes pour leur présenter ses vœux et  son nouveau directeur de cabinet, l’ancien vallsiste à poigne, Carlos  Da Silva . Et, aussi enfoncer le clou autour de la proposition de référendum sur le rétablissement de l’ISF. Une campagne numérique sera lancée  pour aider les Français à faire pression sur les parlementaires des autres partis afin de faire aboutir cette proposition.

Le moment serait-il également venu de faire l’inventaire du quinquennat Hollande pour en retirer ce qu’il contient de positif et s’en servir comme socle de refondation. La tâche est loin d’être facile et dans le cas d’une reconquête existentielle, la solitude est loin d’être un atout.

F.C.

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