Orléans-Paris en 15 minutes : Spacetrain, un projet qui ne manque pas d’air 

Visionnaires ou utopistes ? Pour soutenir le projet Spacetrain, annoncé comme révolutionnaire, une association de soutien s’est créée en décembre dernier, portée par Florent Montillot, Marie-Thérèse Linguet et Philippe Fournié. Une structure orléanaise mise sur les rails pour soutenir un projet basé sur Orléans, qui attend beaucoup d’une décision préfectorale fin janvier.

Comment lutter contre une SNCF défaillante, « qui marche sur la tête », et ne répond plus aux attentes des citoyens ? En soutenant un projet de transport en commun plus moderne, voir révolutionnaire, mais pas plus que de « vouloir marcher sur la lune ».

Les membres de l’association de soutien au projet, en compagnie d’Emeuric Gleizes (à g.) à l’initiative de Spacetrain

C’est porté par cette dynamique que trois élus du conseil régional, dont deux issus de la métropole orléanaise, Florent Montillot, maire-adjoint d’Orléans, Marie-Agnes Linguet, maire de Fleury les Aubrais, et Philippe Fournié, vice-président du conseil régional, chargé des transports, ont décidé de créer une association « ouvertement de lobbying » pour soutenir un projet de transport en commun permettant, pour commencer, « de rallier Paris en 15 minutes ». Cela fait rêver, quand on connait les difficultés et aléas des liaisons ferroviaires actuelles pour se rendre à la capitale, mais d’aucuns se demandent, justement, si ce n’est pas qu’un rêve. Peut-on vraiment envisager un transport de ce type, plus aérien, même annoncé moins polluant que ceux existants. Et, réellement, y-a-t-il nécessité à rapprocher ainsi Orléans de la capitale ?

A Saran

« Le projet Space train, porté par une société franco-tunisienne, basé à Orléans, s’appuie sur des technologies nouvelles, mais inspirée d’un projet ancien, bien connu des orléanais ». Effectivement. 50 ans après, il repart sur les traces de Jean Bertin, créateur du projet de l’aérotrain (abandonné en 1977) et souhaite utiliser les structures existantes, à l’abandon depuis cette date, soit 10 des 15 km de rails béton suspendus entre Saran et Chevilly. « Nous comptons nous servir de ces structures béton pour faire nos essais, au départ de Saran. Nous avons pour cela rencontrés aussi le fils de Jean Bertin. Et, si tout va bien, notre projet est prévu pour le lancement d’une navette d’essai en 2020 », explique avec sérieux les représentants de cette société, confiant en leur projet. Tout en sachant que le coût de rénovation du site s’élèverait à 13 millions d’euros. Le premier prototype, de 27m de long, pourrait transporter entre 20 et 40 passagers. En attendant une navette commerciale, sur 2 étages, pouvant transporter 140 passagers.

Les structures existantes du projet de l’Aérotrain, ici à Cercottes

« Le coût annuel serait d’environ 8 millions d’euros. La vitesse possible de notre Spacetrain est de 740km/h. Soit un trajet d’un quart d’heure pour relier Paris. » Certes. Et où serait implantée la première ligne ? « Nous espérons obtenir un soutien de la SNCF, puis passer ensuite un accord avec les sociétés d’autoroute, pour construire le long des voies, notamment en zone urbaine, pour éviter me maximum d’acquisitions de nouvelles emprises de terrain ». Le projet semble bien avancé, puisqu’il existe déjà une carte qui envisage un maillage possible, au départ d’Orléans de nombreuses liaisons, après celle vers Paris.

Est-ce le seul projet de ce type en France ? « Non. Il existe un autre projet, sur Limoges, mais nous sommes beaucoup moins onéreux. Et ce n’est pas la même technologie ». Il s’agit effectivement du projet Hyperloop, déjà testé sur Toulouse, et actuellement implanté sur Limoges. « Mais ce projet doit partir de rien, et coutera beaucoup plus cher, tant en frais d’étude qu’en frais de fonctionnement ».

Le siège de Spacetrain devrait arriver rue Jeanne d’Arc, à Orléans. Les trois élus initiateurs de cette association de soutien, destinée à porter le projet politique, semble vraiment y croire. Tout en sachant que tout dépend d’une autorisation préfectorale qui doit tomber le 30 janvier, pour passer dans une phase beaucoup plus concrète du projet. Qui, sans conteste, ne manque pas d’air…

Jean-Luc Bouland.

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

  1. Ça paraît un peu fou mais guère plus que l’Aérotrain à l’époque et moins que l’Hyperloop. Alors, pourquoi pas, sachant que l’intérêt d’un tel projet tient aussi (et surtout ?) dans son extension possible à un plus vaste réseau de liaisons locales transversales si cruellement absentes.

  2. Je soutiens ce magnifique projet et j’espère que cette start up pourra vite passer à l’expérimentation grandeur nature.

  3. Encore un appel à subvention pour du vent, sous le couvert d’innovation ?
    Un engin qui fonce à 700 km/h ne peut pas s’inscrire dans les courbes d’une autoroute, prévue pour du 130 km/h en théorie, sans engendrer des efforts énormes sur la structure et de l’inconfort.
    Bref, à part ce détail, quel est l’intérêt sociétal, économique, écologique de faire Orléans – Paris en 15 minutes (+ 40 min de contrôles, attente, embarquement, débarquement dans une gare distantes des centres-villes) ?? Encourager l’étalement urbain et les trajets pendulaires improductifs ?
    Avec des sommes aussi énormes, on a de quoi moderniser le bon vieux chemin de fer. Dans un train, on peut envoyer des messages, déjeuner, dormir, travailler…

  4. La pompe a subvention est en marche.
    Rien que d’annoncer un essai en 2020 montre que c’est du pipeau.Ce sont 4 ou 5 ans qui sont nécessaires en partant d’une page blanche.

  5. Ils mettent la charrue avant les bœufs à vouloir rénover la piste.

    Pour éviter de gaspiller de l’argent dans l’industrie, on fait déjà des études de faisabilité et des essais sur des modèles réduits + simulation virtuelles .

    Et il faut confier ces études de faisabilité à des experts du transport comme SNCF, Alstom, Airbus, Dassault ou à des instituts publics, ils ont le personnel pour ça

Les commentaires pour cet article sont clos.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    • matin 8°C
    • après midi 10°C
  • jeudi
    • matin 9°C
    • après midi 14°C
Copyright © MagCentre 2012-2025