De ce quartier de la rue des Carmes et de l’hôpital Madeleine à terme remplacé par un centre universitaire, le maire veut faire “le quartier latin d’Orléans”. Autant dire qu’il y faudra bien un cinéma, et si possible d’art et d’essai. Alors, les Carmes continuera de vivre et d’être soutenu par la municipalité, quelle qu’elle soit.
Ces derniers temps on y a beaucoup donné “règlements de compte à OK Coral“: au final, le gérant Bertrand Mauvy a été révoqué et le pouvoir est passé entre les mains des salariés! Et ce n’est pas de la fiction, du Mélenchon qui se ferait du cinéma! La décision a été prise à l’issue d’une assemblée générale de la société “Cinéma des Carmes”.
Au fil des mois, le conflit s’était envenimé entre le gérant et une partie des salariés (huit au total) qui s’estimaient harcelés moralement et victimes de pratiques managériales incompatibles avec le bon fonctionnement du cinéma.
Bertrand Mauvy se refuse à commenter les évènements autrement que par un communiqué lapidaire: “je prends acte de ma révocation intervenue dans le cadre d’un désaccord entre associés. Une prochaine AG aura lieu le 14 février prochain.”
En attendant, un collège de gérance provisoire a été désigné, il s’agit de trois salariés Myriam Roumier, Valérie Perrin et Xavier Croué. Ceux-ci vont maintenant tenter de remettre de l’ordre dans les comptes et notamment dans les relations avec les distributeurs. “Il existe un véritable attachement du public au cinéma et nous souhaitons maintenant l’apaisement et pouvoir travailler en paix” dit Myriam Roumier du syndicat sud-culture, à l’origine des mouvements contre l’ancien gérant. La procédure aux prudhommes a été interrompue. En effet, celle-ci était engagée contre la société et non contre le gérant. Difficile maintenant aux salariés de s’attaquer …eux-mêmes.
Clarifier les relations avec la ville
Reste aussi à clarifier les relations avec la mairie d’Orléans, propriétaire des murs, qui ne touche plus de loyer du cinéma. La poursuite de l’exploitation des Carmes semble bien faire consensus. Ainsi Dominique Lebrun, conseiller municipal d’opposition (PC), estime “Si la programmation du cinéma n’avait pas été altérée, l’image et l’éthique du cinéma « Art et Essai » en avaient pris un sérieux coup. La gestion par les salariés aujourd’hui permet au cinéma de poursuivre son activité, en attendant une solution définitive, dans laquelle la municipalité devra jouer son rôle pour assurer la pérennité de cet espace culturel unique à Orléans, dans le respect de son indépendance, comme nous l’avons dit à l’occasion de notre rencontre avec l’adjoint à la culture. C’est un heureux dénouement qui met fin à une situation qui avait fini par devenir inquiétante.
Souhaitons dans le même temps qu’enfin la transparence sur la gestion et les comptes soient faites, et que les procédures engagées par les salariées à l’encontre de leur ancien patron trouvent une issue positive.”
Ch.B
L