Après le président de région Hervé Morin, ce sont des sénateurs de Normandie qui sont rentrés dans le lard de Richard Ramos, député du Loiret, et sa distribution de camembert au lait cru à l’Assemblée nationale.

« Il était temps de donner le prix des pommes, comme on dit en Normandie », a lancé en préambule la sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet, à l’initiative de la conférence de presse-dégustation organisée mardi au Sénat.
« Il est important que tout et n’importe quoi ne soit pas dit », a poursuivi sa collègue du Calvados Sonia de la Provôté.
En 2021, l’AOP avec ses deux niveaux devrait atteindre 40 000 tonnes par an contre 5 700 tonnes actuellement, faisant vivre 2 500 producteurs laitiers normands contre 500 aujourd’hui. “Le camembert au lait cru gardera ses qualités, et le camembert pasteurisé aura une meilleure qualité : tout le monde y gagne, cet accord n’est pas un cheval de Troie des industriels“, a indiqué Nathalie Goulet, sévère vis-à-vis de son collègue député Richard Ramos, pourtant centriste comme elle : “Critiquer quand on ignore ce que fait la filière, c’est un peu dommage… Qui est-il pour venir critiquer les professionnels ? Moi, je veux bien m’occuper des produits d’ailleurs, mais je commence par m’occuper des miens.”
En 2021 la mention « fabriqué en Normandie » disparaîtra, et l’AOP « de Normandie » pourra être au lait pasteurisé. Pour Richard Ramos cette nouvelle AOP est un cheval de Troie pour les grandes entreprises comme Lactalis.