Le procès du laboratoire Servier approche. En cause le Médiator, antidiabétique devenu coupe-faim qui serait responsable de la mort de 500 à 2.100 personnes. Aussi le laboratoire Servier dont le Médiator était produit sur son principal site à Gidy près d’Orléans, a t-il fait savoir via son site internet qu’il a déjà versé 114,7 millions d’euros à quelque 3 600 malades, à la suite de problèmes cardiaques consécutifs à la prise du Mediator. Ce bilan a été arrêté au 29 mars 2019. Il s’agit d’un record en France dans le domaine pharmaceutique. Le Médiator avait été retiré du marché en 2009.
Ce scandale sanitaire, révélé en 2007 par le médecin Irène Frachon, fait l’objet de multiples procédures, au pénal comme au civil. .Servier a tout fait pour retarder l’échéance. Quelque 4 000 personnes ayant pris ce médicament doivent se constituer partie civile pour ce procès. Pour Irène Frachon interrogée sur France Info, “on s’est aperçu depuis un an ou deux que Servier paye plus vite. C’est très évidemment lié au procès pénal. Servier a tout intérêt à “solder” les comptes avant le procès pénal pour apparaître un petit peu plus propre. Mais dans les faits, Servier continue à contester les demandes indemnitaires. Et Servier n’a pas le choix que de payer sinon c’est l’État qui paye et qui se retourne contre Servier. Donc ce processus assure une certaine garantie pour les victimes.”
Durant trente ans ce médicament a été prescrit à 5 millions de personnes. Jacques Servier le fondateur de l’entreprise étant décédé en 2014, dix personnes morales et quatorze personnes physiques devraient comparaître devant la tribunal, des fonctionnaires, des médecins et une ex-sénatrice. Ce procès pour tromperie”, “escroquerie” et “homicide et blessures involontaires”, devrait avoir lieu le 23 septembre, devant le tribunal de grande instance de Paris.