Chorégraphe et danseuse orléanaise, Marion Berger, diplômée d’état de danse contemporaine enseigne à l’école de danse Muriel Herpin, avenue Dauphine, ainsi qu’au sein de l’association Art Musique et Loisirs, à Saint-Jean-de-Braye et au Centre chorégraphique national de la cité pour porter des projets conduits avec le collège du Bourdon Blanc. Les 14 et 15 juin cette jeune femme, danseuse et chorégraphe, participera en toute humilité passionnée, au spectacle chorégraphique créé par le Centre de danse Dauphine compagnie Muriel Herpin.

Marion Berger cl JDB
A La Passerelle de Fleury-les-Aubrais, ce rendez-vous réunira deux-cent cinquante interprètes et sera chorégraphié conjointement par Muriel Herpin, Cassandre Herpin, Marion Berger et Pascale Olivier. Il s’intitule “Les Pierres parlent encore” avec pour sous-titre “Lorsque les langues se sont tues”. Place ici à un voyage chorégraphique à l’écoute des murs et des pierres, du vécu qu’ils enferment.
“Tenir librement compte de son corps et de ses limites”
Discrète, rayonnante et sereinement passionnée, Marion Berger a débuté la danse contemporaine avec Elisabeth Berger, sa maman, au sein de l’association Saint-Vincent Sport et Culture puis elle étudie la danse classique avec Danielle Huertas qui enseigne rue du Colombier puis au conservatoire d’Orléans avec Ninon Lebert et Monique Campari. Suivront, toujours au conservatoire, les cours de danse contemporaine, son coup de cœur définitif avec Christine Petre, Elisabeth Berger puis Nathalie Ageorges. Autant de noms qui auront marqué et marquent encore de leur empreinte le paysage de la danse à Orléans.
Pourquoi Marion Berger a-t-elle opté pour la danse contemporaine ? “Pour toute l’ouverture et les possibilités physiques qu’elle offre, pour la liberté qu’elle permet et son abstraction, parfois. En classique, nous ne faisons que reproduire des pas alors que le contemporain nous offre un infini de possibilités qui tiennent compte du corps que l’on a et de ses propres limites. Ici, on peut même danser dans le silence mais je dois aussi reconnaître que le classique apporte les bases essentielles de la technique”.
“Pour le goût de l’échange et du partage”

Quel beaux souvenirs de la danse classique a du reste gardé Marion Berger ?
“Les pointes, parce qu’elles sont synonymes d’élévation, on ne touche parfois plus plus terre et puis la danse classique est aussi marquée par le goût de l’effort et le dépassement de soi tout en s’écoutant. Côté spectacle, “Gisèle”, à l’Opéra Garnier, avec le tutu long, le drame, les coiffures, la magie du lieu, la folie bouleversante du personnage et l’excellence des interprètes m’avait aussi, il y a longtemps, ébloui”.
Quel a été le premier contact de Marion Berger, celle qui aime le travail de Mats Ek, Angelin Preljocaj et de Pina Bausch, avec la danse contemporaine ? “ Ce fut avec Le géant égoïste , roman d’Oscar Wilde que ma maman avait adapté sur des musiques de Mike Oldfield, Pink Floyd, Rondo Veneziano, Laurie Anderson, Bille Cobham, Satie Gong, Torgue et Houpin, Brel. Il y eut aussi “Pazebul”, grande référence à la Bande dessinée qu’adorait mon père et à certaines œuvres d’Hergé, Tardi, Peyo…“
“Percevoir l’essence même du geste”
Qu’aurait fait Marion Berger si elle n’avait pas fait de la danse son métier? ” En fait, j’ai une licence d’anglais, un master FLE et Didactique des Langues qui ont précédé l’obtention de mon diplôme d’état me permettant d’enseigner la danse . Pour moi, le langage du corps est un langage universel et le corps est bel et bien doté de mémoire. Ce qui m’intéresse est l’échange et le partage. Avec les élèves, on donne une consigne mais aucun enfant ne réagit pareil, trouve sa propre solution, apporte sa réponse. Tout cela permet de rester vivant.”
Que raconte le spectacle de Muriel Herpin ? “Avec Les Pierres parlent encore voici l’évocation des pierres qui restent malgré le temps qui passe, voici le fait de vider les maisons dont les fenêtres sont des âmes. J’y joue notamment le rôle de la mère et la fille de Muriel tient celui de ma fille. Je suis fière de cette commande. Et puis dans ce spectacle nous évoquons aussi la dimension de l’Histoire avec les cathédrales, les landes, les esacliers de la Butte, le couloir des murmures. Tout fait référence au livre “Les lieux et la poussière” de Roberto Peregalli et s’articule sur des musiques entre auytres de Philip Glass, Steve Reich, René Aubry, Jeff Beal, le compositeur d’une musique pour l’oeuvre du peintre Pollock, et puis aussi ce Petit bal perdu de Bourvil.”
Comment s’y prend-on pour écrire et mémoriser une création ? “Notre instrument est notre corps, je dessine et trace des schémas dans l’espace, je filme aussi. En fait je note et transforme jusqu’à ce que tout tout se fixe. J’ai une danse instinctive. C’est à nous de nous souvenir de tout et si l’on se perd , il y a toujours une solution de sortie et le moyen de retomber sur ses pattes.”
Comment naît une chorégraphie ? “Certaines fois je sais quelle musique je vais utiliser. Soit j’ai un flash chorégraphique, c’est à dire que je perçois alors l’essence même du geste”.
Jean-Dominique Burtin
« Les pierres parlent encore, lorsque les langues se sont tues »
Représentations les 14 et 15 juin 2019 à 20 heures à La Passerelle, Fleury-les-Aubrais.
Informations et réservations: 02.38.51.38.28.
Places: 17€ (13€ enfants et étudiants)
Muriel Herpin: “J’ai souhaité, cette année, créer un voyage chorégraphique à l’écoute des murs et des pierres, du vécu qu’ils enferment… Une réflexion sur le temps qui passe inexorablement, sur la nostalgie du souvenir, le poids et l’empreinte de l’histoire universelle et intime…”.
Et la chorégraphe de mettre en exergue de cette création une phrase de Gustave Flaubert: « J’ai quelque part une maison blanche. J’ai laissé le mur tapissé de roses et le pavillon au bord de l’eau .»
Création chorégraphique Production : Centre de Danse Dauphine
Compagnie Muriel Herpin.
Conception, scénario, mise en scène : Muriel Herpin assistée de Cassandre Herpin. Collaboration artistique : Pascale Olivier, Marion Berger.
Les visites, chapitres ou évocations:
La maison école d’Alain Fournier et du Grand Meaulnes
La roche aux fées
La galerie du château de Chenonceau
L’Opéra Garnier
Le presbytère des soeurs Brontë
La tour de Constance
La maison cachette d’Anne Franck et la maison “Les grillons” au Chambon Lignon
Les escaliers de la butte Montmartre
Le cabaret Le Lapin agile,
Le couloir des murmures