
La mairie de Tours: le système va t-il s’écrouler.
L’affaire des mariages chinois prend chaque jour un peu plus d’ampleur en Touraine. Les mises en examen se succèdent et la machine judiciaire ne marque pas de pause. Après la mise en examen de Lise Han, premier« objet »du scandale, de son mari et de son ex-mari, celle de Jean-François Lemarchand, responsable de l’office de tourisme, a marqué un tournant dans la vie tourangelle.
Ce dernier, en effet, avait accueilli dans ses services, une Lise Han devenue trop gênante au cabinet du maire. Il serait peu vraisemblable qu’il ait pris cette initiative de lui-même ! Si tel est le cas, son obéissance lui coûte cher. Il va sans dire que les magistrats orléanais, en charge du dossier, ne se contenteront pas de cette prise.
Du plus gros poisson
Du plus gros poisson devrait ensuite s’agiter au bout des lignes judiciaires. On imagine que cela pourrait continuer avec l’entourage proche de Jean Germain : son directeur de cabinet ? Et après ? Si des marchés publics ont été attribués de manière frauduleuse, il faut bien qu’ils aient été signés. Quid donc de l’adjoint chargé des finances de l’époque ? Il s’agit de Frédéric Thomas, qui n’est autre que le nouveau président du Conseil général, le protégé de Jean Germain, celui dont on disait qu’il pourrait lui succéder à la ville si jamais le désormais sénateur devait faire une croix sur son mandat municipal pour se mettre en conformité avec la loi sur le non-cumul des mandats.
Comme un château de cartes

L’Office de tourisme de Tours.
On peut aussi penser à Alain Dayan, l’adjoint chargé entre autres du commerce, du tourisme et des congrès, c’est-à-dire l’élu auquel Jean-François Lemarchand rend des comptes. Et puis, au bout du bout, Jean Germain lui-même. Son immunité parlementaire pourrait alors le sauver des foudres des juges, sauf si ses pairs devaient accepter de lever cette immunité. Cela pourrait arriver si les charges étaient alors suffisamment lourdes.
Le bras long

Le sénateur-maire de Tours, Jean Germain.
Quoi qu’il en soit, mis en examen ou pas, on voit bien que dans cette affaire le premier magistrat de Tours risque bien de perdre beaucoup. Et tout le système qu’il a bâti autour de lui pourrait s’écrouler comme un château de cartes. Si, en effet, il régnait jusque là sans conteste sur le paysage local, c’est qu’il avait le bras long et savait tenir ses fidèles qui lui devaient tous plus ou moins leur statut ou leur grade. Il n’en va pas de même avec les juges qui n’ont pour leur part qu’un maître : la vérité. Un mot qui a de quoi faire frémir tous ceux qui lui préfèrent les arrangements entre amis.
A.M. Delahaye