Du 11 au 13 janvier derniers, le jeune violoniste Amaury Coeytaux interprétait avec une virtuosité inspirée le « Concerto à la mémoire d’un ange », d’Alban Berg. Figurait aussi au programme la « Symphonie sur la divine comédie de Dante », de Liszt, pièce où les flûtes merveilleusement oscillantes accompagnaient lors du dénouement de l’oeuvre les voix pures d’un choeur de femmes. Amaury Coeytaux avait, en son temps, bien voulu répondre à nos questions lors d’un entretien accordé juste après le second concert placé sous la direction de Marius Stieghorst. Le voici.
Rappelons que ce violoniste vient de participer le 3 février à La Folle journée Nantes en donnant avec l’Orchestre d’Auvergne, dirigé par Roberto Fores Veses, le « Poème » pour violon et orchestre de Chausson. Soulignons qu’il était également en concert à Gaveau le 5 février pour un programme Beethoven avec l’Orchestre de L’Alliance. Rappelons enfin que Jean-Jacques Kantorow, chef et directeur artistique de l’Orchestre d’Orléans, artiste qui vient de contribuer aux belles heures de La Folle journée, dirigera l’orchestre d’Orléans dans un étincelant programme Saint-Saëns, Berlioz, Stravinsky.
Comment ressentez-vous ce concerto de Berg en mémoire de la seconde fille d’Alma Mahler ?
Il s’agit d’une œuvre qui subjugue et qui touche au plus profond de l’âme. Elle prouve que le dodécaphonisme peut-être expressif. Alban Berg fait ici réapparaître une jeune femme disparue, cette Manon Gropius que nous retrouvons gracieuse et dans toute sa fraîcheur bouleversante. Il s’agit bien d’une œuvre en suspension et tournée vers le ciel.
Comment se déroule le travail sous la direction de Marius Stieghorst ?
Je connaissais déjà Marius pour avoir déjà joué sous sa direction. C’est une amitié et une connivence sensible qui nous lient. Nous nous comprenons sur la volonté et la logique.
Quant à l’Orchestre d’Orléans ?
Avec l’orchestre il n’y a pas à se mettre au diapason. Il est très à l’écoute. Nous ne sommes tous animés que par la volonté de faire des belles choses.
Comment êtes-vous venu au violon ?
Le violon est un choix et une évidence depuis toujours. Même si j’ai fait du piano, j’ai toujours su que c’était mon instrument. J’aime son répertoire et je trouve qu’il est une extension de soi. Je suis très attaché au son et à la vibration.
Avez-vous des compositeurs de prédilection ?
Il n’y en a pas de particulier. Il y a des périodes. Bach et Beethoven me subjuguent toujours autant. Schumann et Brahms sont tellement expressifs…
Concertiste, violon solo, super-soliste de l’Orchestre philharmonique de Radio France, enseignant. Comment conjugue-t-on ces facettes ?
Tout se complète et ne se recoupe pas. La seule chose en commun est le plaisir de la musique.
Propos recueillis par Jean-Dominique Burtin.