Quel gâchis démocratique ! Plus le temps passe, plus nous nous enfonçons dans une crise de société sans issue. La victoire d’Emmanuel Macron et son mouvement attrape-tout, la jacquerie des Gilets Jaunes, ou la montée inexorable du populisme sont les révélateurs de cette crise.

Qui dirigera cette mairie pour la période 2020-2026?
Dans le même temps que voyons-nous à Orléans ? Une majorité municipale éclatée avec des amis de 20 ans qui se détestent au vu de tous sans comprendre réellement les raisons, des partis de gauche qui ont perdu toute implantation locale ou des groupes de citoyens qui croient avoir trouvé la martingale pour conquérir les voix d’électeurs perdus.
Il est temps d’agir en imaginant une nouvelle grammaire afin que le plus grand nombre d’Orléanais comprennent le sens et s’y réfèrent. Dans quelques mois nous allons élire nos prochains représentants municipaux et métropolitains à un moment où leur rôle va être décisif pour engager la transition devenue incontournable. Le développement durable n’est plus suffisant car c’est à chaque fois le paramètre économique qui l’emporte, nous ne sommes pas que des Homo Economicus. On nous explique que notre modèle de développement n’est plus possible, et l’on continuerait à développer la Ville comme si rien n’était… Le taux de croissance ou le nombre d’équipements majestueux ne font pas une politique en 2020.
Tout doit être imaginé pour assurer l’alternance
Toutes les politiques locales doivent être reconsidérées à travers le prisme de la transition, de la recherche du mieux sur le davantage, de la reconnexion avec le Vivant et de l’attention portée à tous. Les citoyens n’attendent pas que l’on vienne les voir avec un programme de X propositions. Ils préfèrent des valeurs à partager, des objectifs à atteindre et un engagement de participation. Pourquoi ne pas prendre quelques mois à élaborer avec les orléanais leur programme de mandature à partir d’un cadre voulu par eux lors de l’élection ? Pourquoi ne pas le Faire Avec ?
Mobiliser les citoyens pour sauver la planète peut paraître trop vaste, les sensibiliser pour agir sur leur quotidien peut être insuffisant, le niveau territorial est opérationnel, collaboratif et à la hauteur de la transition indispensable pour entrevoir des résultats rapidement. De l’action individuelle aux mouvements collectifs en passant par les politiques publiques locales, tout doit être imaginé pour assurer l’alternance.
Les citoyens engagés ou non dans le monde associatif, les acteurs politiques de gauche qui transgressent leur chapelle, les écologistes prêts à travailler sous une nouvelle bannière, tous doivent faire partie de la nouvelle majorité en évitant une cartellisation d’appareils par la juxtaposition de logos bien fatigués. Les convergences sociétales sont bien plus réelles que les divergences idéologiques. Il existe une majorité culturelle pour refuser la primauté de la performance économique et pour diffuser les idées de partage, de biens communs et d’équité. Mais comment faire en quelques semaines ? Il faut poser les fondations d’une maison commune sans exiger des autres ce que l’on refuserait soi-même, en se mettant au service d’un projet collectif sans penser à la répartition des postes, et en favorisant la complémentarité des engagements pour créer de l’intelligence commune.
« Aujourd’hui, je parie sur un nouvel improbable » Ce sont les mots d’Edgar Morin pour nous convaincre que lorsque l’on croit qu’il n’y a plus rien à faire, l’Homme a les ressources de modifier l’Histoire. L’an prochain, à Orléans comme dans de nombreuses villes françaises, les citoyens démontreront que l’alternance par la transition est possible.
Fabrice Van Borren
Ancien Conseiller Municipal d’Orléans (1995-2001 et 2004-2008)
Le 28/10/19