Laurent Pietraszewski, le nouveau monsieur Retraite

Le député LREM Laurent Pietraszewski, généralement appelé « Piétra » nommé à 53 ans secrétaire d’Etat chargé des retraites en remplacement de Jean-Paul Delevoye, n’avait jamais eu de mandat ni été encarté avant de découvrir En Marche, dont il fut l’un des premiers soutiens. Un quasi-novice en politique !

Ce spécialiste des ressources humaines a été élu en 2017 face à une candidate RN avec 67,17% dans la 11ème circonscription du Nord.

Macroniste de la première heure  « il est très fédérateur, avec une grande capacité pour se placer à l’écoute et prendre des décisions ensuite. Il sait entraîner une équipe derrière lui », reconnaissent les élus locaux du nord. Pour ses collègues marcheurs il est “un gros bosseur et une valeur sûre, sa nomination est logique et méritée ». Il ne fait cependant pas l’unanimité parmi les siens à l’assemblée où il est étiqueté « plutôt aile droite » de LREM. Il a la réputation d’enrober les choses”, et peut se montrer « cassant ». Jusqu’à sa récente nomination il  était pressenti pour être le rapporteur du projet de loi retraite, lors de son passage à l’Assemblée.

Chez Auchan des sons de cloche opposés

Fils de commerçants, marié, père de deux filles de 23 et 24 ans, après un DEA en économie appliquée à l’université Lille I, le nouveau secrétaire d’Etat chargé des retraites a travaillé dans le management opérationnel chez Auchan pendant dix ans avant d’occuper un poste dans les ressources humaines toujours dans le même groupe où il a laissé des souvenirs partagés. « Ceux qui l’ont côtoyé gardent le souvenir de quelqu’un d’abordable, à l’écoute et ouvert » rapporte un porte-parole du groupe de distribution.

Le son de cloche des syndicats est différent. Guy Laplatine, ex-délégué CFDT Auchan évoque un épisode des années 2000 à Béthune : « Il avait fait très fort, il avait fait mettre en garde à vue une déléguée syndicale qu’il soupçonnait d’avoir donné un petit pain à une employée de la galerie marchande. Il n’a jamais pu prouver que c’était vrai, et de ce fait ça ne l’était pas. Cette déléguée à dû être réintégrée ». Autre syndicaliste CFDT à Auchan, Luc Fourrier dit « ses mauvais souvenirs d’un homme hypocrite et méchant  qui n’a jamais été sincère et licenciait à tout va ».

La voix de son maître

Son passé récent à l’Assemblée de rapporteur de la loi travail est raillé dans l’opposition et rebondit avec cette nomination. Pour Marine Le Pen (RN) « c’est du macronisme pur jus ». Pour Catoline Fiat (LFI) «  après avoir cassé le code du travail, il va casser les retraites ». Pour Pierre Dharréville (PCF) « Piétra est un adversaire respectueux mais c’est dommage qu’il soit préposé à la casse sociale ». Pour Patrick Kanner, président du groupe PS au Sénat « Piétra sera la voix de son maître, on le sait ».

La déclaration d’intérêts du nouveau secrétaire d’Etat fait apparaître une somme de 71 000 euros perçue d’Auchan en 2019 correspondant à son indemnité de licenciement économique à la suite de son élection en 2017. « C’est parfaitement légal s’agissant d’indemnités de licenciement»

Sa suppléante Florence Morlighem qui a claqué la porte de LREM en octobre a annoncé que cela ne l’empêcherait pas de siéger dans le groupe majoritaire à l’Assemblée.

F.C.

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