Le vote, largement acquis sur le budget 2020, a été pollué par des débats orléano-orléanais et par une nouvelle polémique sur les bus électriques.

Il faudra 160 bus électriques pour renouveler la flotte
Avec les interventions critiques de Charles-Éric Lemaignen ou de Florent Montillot sur le projet de budget 2020 on se serait cru dans l’enceinte du conseil municipal d’Orléans. Et pourtant non jeudi soir il s’agissait bien de l’examen du dernier budget de la mandature par les élus communautaires. Même si ce budget a été largement acquis (sauf 4 bulletins contre -les communistes—et 3 absentions), la soirée resta animée par les seuls opposants internes du maire d’Orléans, à l’exception du candidat Grouard étonnamment silencieux. Pourtant tout avait bien commencé par les éloges adressés …à la Métropole. Car la mandature qui s’achèvera en mars a d’abord été celle de la transition, de la communauté d’agglomération vers la Métropole, ce que n’ont pas manqué de se réjouir des « anciens » comme Jacques Martinet ou Christophe Chaillou dont la première élection remonte au temps de feu le Sivom. Mais des élus plus récents comme Stéphanie Anton, Matthieu Schlésinger ou Soufiane Sankhon sont aussi montés au feu pour défendre les réussites portées par la récente Métropole.
« Électrification pas nécessaire »
SI l’on excepte Sylvie Dubois élue de Saran qui critiquait l’engagement de la Métropole en faveur de l’enseignement supérieur privé et plaidait pour une gratuité progressive des transports (mais qui se traduirait selon le grand argentier Michel Martin par une hausse des impôts de 15%) le débat a porté exclusivement sur l’électrification du réseau de bus et suer la dette qui y est liée. « On peut supporter cette dette a ferraillé Charles Éric Lemaignen car la gestion est rigoureuse. Mais où va-t-on dans l’avenir ? Nous consacrerons 110 millions à l’électrification du réseau de bus je crois que ce n’était pas prioritaire ». Et de dénoncer « le lancement de projets dans tous les sens » « sans prospective financière ». « Je crains insiste-t-il que nous ayons consommé une bonne part, voire l’essentiel de nos marges de manœuvres ». Un jugement qui sera partagé plus tard par Michel Martin qui présentait le budget… tout en s’opposant au président de la Métropole.
Et l’hydrogène ?
Parmi les projets à abandonner pour M. Lemaignen le projet de gare unique qui n’est pourtant inscrit dans aucun projet et dont le budget 2020 ne prévoit aucune étude. Olivier Carré a ramené le débat sur le terrain orléanais en rappelant que M. Lemaignen était aussi conseiller spécial du maire pour les questions ferroviaires. « Mais cette délégation je n’en ai rien à faire a objecté l’ancien président de l’agglomération, je vous la rends bien volontiers ». Autre opposant : Florent Montillot qui milite depuis des mois contre l’électrification mais pour l’hydrogène en rappelant que pour un même coût unitaire (environ 500 000 euros) les coûts de maintenance pour l’hydrogène étaient 10 fois moindres que pour l’électricité, et l’autonomie 10 fois supérieure. Et argument massue « l’hydrogène est verte, alors que l’électricité est d’origine nucléaire ! ».
« Les élus pris en otage »
Seul Christophe Chaillou, le maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle trouvera ce débat « surprenant » en rappelant « qu’on est en conseil de Métropole pas dans une autre enceinte ». Il « refuse d’être pris en otage par des débats qui ne nous concernent pas », dénonce des « propos pas dignes de cette assemblée » et demande aux élus d’être « exemplaires dans leurs attitudes, leurs comportements, leurs propos ». Ne restait plus ensuite qu’à adopter ce budget de 715 millions d’euros dont tous les élus ont loué l’équilibre, sans hausse de la fiscalité (malgré une hausse de la dette) et surtout la vision d’avenir avec 335 millions d’euros d’investissements (mais dont seuls 100 millions devraient être dépensés) : 84 pour l’université Madeleine, 68 pour le renouvellement urbain, 43 pour l’espace public, 20 pour l’implantation d’écoles d’enseignement supérieur.
E-Bus : 29 véhicules électriques espagnols
En 2025 le réseau de bus de la Métropole sera entièrement décarboné et électrifié, « faisant ainsi d’Orléans Métropole le territoire le plus volontariste de France, dans sa conversion ». Suite à la commission d’appels d’offres du 19 décembre l’entreprise espagnole Irizar a été pressentie pour fournir les 29 premiers bus électriques qui seront mis en service au premier semestre 2021. Ce marché concerne des bus électriques standards de 12m, à charge lente de 5 heures, d’une capacité de transport de 90 passagers (dont 30 places assises) et d’une autonomie de 220 km garantie 15 ans. Pour ce projet E-Bus la Métropole a inscrit un investissement de 43,1 millions d’euros au budget 2020.
J.-J.T.