Avec « OZOON », Nadj danse le bouleversant versant animal de l’humain

La nouvelle création du chorégraphe Josef  Nadj, actuellement en répétition à Orléans, sera créée fin mars lors de la XVIIe Biennale de danse du Val-de-Marne.

 Il nous avait envoûté avec « Atem », duo de toute beauté présenté lors du récent festival d’Avignon puis au Théâtre d’Orléans. Merveilleux de grâce était ce « Souffle »  où évoluait le corps tel une ombre, tel une encre vivante  au cœur des lueurs vacillantes des chandelles. Chorégraphe, danseur et directeur du centre chorégraphique national d’Orléans, Josef Nadj force à nouveau  l’admiration en levant le voile sur une belle part de sa prochaine création. C’est en effet ce 21 février dernier que sa nouvelle pièce, « OZOON », a  fait l’objet d’une répétition publique au centre chorégraphique national d’Orléans.

“Depuis la nuit des temps, nous sommes visités, envahis, traversés…”

Place, en exergue de cette nouvelle œuvre, à quelques lignes de Jean-Christophe Bailly extraites de « Le versant animal » (Bayard) : «  La pensée des hommes, à quelque époque qu’ils appartiennent, à quelque culte qu’ils sacrifient, et quand bien même ils cherchent à s’en défendre, est pleine de bêtes. Depuis la nuit des temps nous sommes visités, envahis, traversés par les animaux ou par leurs fantômes. Ce que Deleuze et Guattari ont formalisé sous l’appellation du devenir animal, ce n’est pas une cartographie de transferts exceptionnels, ce ne sont pas des  cas, c’est une exposition généralisée de l’humanité à son fonds originaire, c’est un peuplement de l’esprit par ce qui l’entoure et que peut-être il ne voit plus, ne peut plus voir ».

Ce beau cercle où sont présents danseurs et musiciens

Au cœur du cercle que dessine la scène, trois danseurs, Josef Nadj, Ivan Fatjo et Eric Fessenmeyer évoluent avec une stupéfiante élégance, une fascinante intensité dramatique et poétique pour offrir le versant animal de l’être. Prenante est aussi la musique de cette chorégraphie composée par Akosh Szelevényi qui est aussi sur le plateau en compagnie du percussionniste Gildas Etevenard. Nous sommes ici dans le tribal, le doux et le furieux, l’ostinato de la pulsation du jazz.

Pour la belle histoire c’est à l’occasion de l’ouverture de la Briqueterie et de la XVIIe édition de la Biennale de danse du Val-de-Marne que Josef Nadj présentera ” OZOON “, un spectacle aussi inspiré d’une rencontre avec Charles Fréger, auteur du livre « Les Wilder Mann ou La Figure du sauvage » publié chez Thames & Hudson.

Jean-Dominique Burtin