Elle avait déjà comblé les amateurs de polars déjantés avec La Daronne (Prix du polar européen et Grand prix de littérature policière) et Commis d’office, adapté au cinéma avec Roschdy Zem.
Hannelore Cayre, avocate pénaliste, revient nous régaler en ces temps de confinement avec le bien nommé Richesse oblige, sorte de mixte entre la classique comédie britannique de 1949 Noblesse oblige, le traité économique de Thomas Picketty sur le Capital au XXe siècle et les BD sur la Commune de Vautrin.
Avec un humour décoiffant, la narratrice nous transporte des archives de l’île de la Cité aux dynasties bourgeoises de Sain-Germain-en-Laye, entre deux époques très semblables quant au mépris des pauvres et au cynisme des puissants, des gilets jaunes aux Communeux, de Monsieur Thiers aux ultramodernes paradis fiscaux.
Le reste se déguste seul, comme une série addictive, sans “divulgacher” l’intrigue, avec une bonne brise marine fort opportune.
Le manque d’amour au temps du confinement ou Cent ans de solitude sur une île en rade. Du tonnerre de Brest !
À lire sans modération. Tant « lire, c’est le seul moyen de vivre plusieurs fois », comme disait Pierre Dumayet dans Lire c’est vivre, émission qui prenait la suite du Temps de lire et de Lectures pour tous. Beau programme.
Pierre Allorant
Hannelore CAYRE, Richesse oblige, Editions Métaillé, 2020, 18 euros.