Grand vide. Au 22, avenue Dauphine, non loin du pont Royal d’Orléans, une douce et jolie demeure de briques, vaste et charmant bâtiment de cachet avec parc arboré, vient de disparaître en quelques jours, voire quelques instants foudroyants. Les souvenirs de vie et de regards se sont éboulés le temps de quelques coups de machines aux mâchoires dévoreuses et fracassantes. Avec application et savoir-faire, table rase du passé a été dressée pour permettre de créer un nouvel espace qui s’inscrira, dès demain, et pour des lustres, dans le regard tout proche des générations à venir.
“Sur cet espace de 2300 m2 avec 1700 m2 d’espace vert, cœur d’ilot conservé sauf suppression d’un magnolia et déplacement de deux palmiers par cerclage, s’élèveront, sur les quarante-deux mètres donnant sur l’avenue Dauphine, trois constructions soudées dont la plus haute, centrale, avec toit à la Mansart, sera de 15m25 au faîtage (quatre étages) ,et les deux autre le jouxtant de part et d’autre, de 13 et 12 mètres de haut (3 étages)” nous déclarait en son temps la société Nexity suite à la vente des propriétaires du lieu.

Reste qu’aujourd’hui, tout un pan de vie, tout un pan de ville a vacillé. Des murs de petites briques précautionneusement empilées, ajustées, continuent de charmer la mémoire des amoureux de constructeurs de poésie et de patrimoine. Le souvenir des passants et des riverains. Au 22 de l’avenue Dauphine d’Orléans, où chantait un piano droit, tout s’est envolé. Tous ont fait le mur en somme.
Jean-Dominique Burtin.