La galerie Quai 56 présente ” les brouillons du lendemain” de Delphine Loiseau

Après sa très remarquée et sensible exposition de septembre 2011 à la galerie Quai 56 avec ses “papiers à musique” inspirés des mélodies au piano de l’album “mes 2L” de son compagnon Vincent Viala, voici de nouveau Delphine Loiseau avec sa nouvelle proposition plastique:  “les brouillons du lendemain”.

On entre ici très vite dans le vif du sujet , des visages, des personnages apparaissent en filigrane sur les feuilles de dessin, paradoxalement Delphine Loiseau nous tient à l’écart à distance, mais est-ce vraiment nous qu’elle éloigne ? que suggère-t-elle? peut-être une impossibilité à rejoindre ces apparitions ? comme si ces êtres presque advenus se retiraient hors champs, ou bien ont-ils décidé de déjouer nos plans, de s’émanciper à notre insu ? ou bien encore est-ce la matière, le papier, la mine de plomb, la pierre noire qui s’arrangent à leur façon, brouillant les pistes ? voici ce qu’elle en pense, Delphine Loiseau : “… La représentation devient le lieu de l’interrogation des visages, matrice de de ce qui se joue, socialement et intimement. Lieu d’une contorsion sourde, marge insondable sous-jacente, qui persévère au point d’en faire courber l’échine du support. Le papier se plie à ces inévitables manières… Le support en est victimisé… Déformation ou formation de figures latentes, comme une image argentique en révélation…Le dessin comme le lieu d’une expression à dessein, mais aussi, et de manière ambivalente comme ce terrain mouvant, élastique et empirique qui n’affirme pas, mais au contraire se laisse faire et avoir par ce qu’il révèle, pour apparaître peu à peu autonome et, ainsi, finir par suggérer ses propres grimaces… ”